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lundi 6 avril 2020

Gestation de nouveau monde 3

Coronavirus  et ramadan : Le masque ne nous protégera pas !



Comme ramadan est à nos portes, le gouvernement s’est retrouvé face à un dilemme cornélien : maintenir le confinement, qui est la meilleure protection à ce jour, ou heurter le sentiment religieux des Tunisiens, et surtout se heurter à la farouche opposition des plus intégristes parmi eux. Aussi semble-t-il se diriger vers la levée de l’obligation du confinement à la fin de sa seconde période en lui substituant celle du port du masque. Or, ce n’est qu’une solution bancale, car le masque ne nous protégera pas du coronavirus.

Le mode de transmission du virus   
Faut-il le rappeler ?* Au vu des connaissances actuelles, la maladie du Covid 19, dont le virus couronné ou coronavirus est la cause, ne se transmet que par les gouttelettes de salive, d’éternuement ou de postillons, et ce par le canal de la bouche, du nez et des yeux. Aussi, être en contact avec le virus ne suffit pas si l’on ne le fait pas toucher directement ces endroits ; d’où le conseil pressant de se laver régulièrement les mains au savon ou aux solutions hydroalcooliques.

Si le virus peut contaminer, en gardant sa charge néfaste pendant un temps plus ou moins long, par sa présence sur différentes surfaces, cela ne suffit donc pas à lui ouvrir la voie de nos corps du moment qu’on veille bien à ne pas porter la main, ayant été en contact avec de telles surfaces, à ses yeux, sa bouche ou son nez.

D’ailleurs, quand on conseille la distanciation d’avec son prochain, ce mètre pour le moins à garder avec lui, c’est moins pour éviter d'attraper un virus qui serait dans l’air entre deux personnes proches que pour éviter que l'on ne se le transmette pas en éternuant ou en postillonnant. C’est cela qui est grave, et qu’on ne dit pas assez, hélas ! 

Ce qu’on ne dit pas non plus, c’est que le masque n’est ni totalement sécurisé ni ne protège vraiment, pouvant même devenir un véhicule des germes du virus à la faveur du faux sentiment qu’on aurait d’être protégé. Aussi vaut-il mieux ne pas porter de masque et plutôt prêter attention à faire le plus possible barrière au mode de transmission précité au lieu de baisser l’attention à la faveur de ce prétexte illusoire de sécurité de porter une protection.

D’où la vertu du confinement qui élimine le risque de contamination en réduisant, à tout le moins, les occasions de contacts avec autrui. Ce que le masque n’empêchera pas, en période de ramadan surtout, propice aux contacts et aux réunions, particulièrement en les endroits fermés comme les mosquées. D’ailleurs, que fera-t-on à leur sujet ? Les rouvrira-t-on durant ramadan ?

Ramadan au temps du coronavirus
C’est le dilemme précité du gouvernement écartelé entre son souhait de ne pas donner de lui l’image de violer la religion de la majorité du peuple tunisien et son devoir de sécurité en ce temps de pandémie majeure. Pourtant, il ne s’agit que d’un faux problème, qui ne nécessite pas moins du courage et de la lucidité de la part de nos responsables.

Faux problème, car l’islam, religion rationaliste, a élevé le principe de sécurité au rang de dogme. Aussi, entre risquer d’aggraver la pandémie et déroger aux traditions du mois sacré, la réponse du vrai croyant ne fait nul doute : il faut être responsable en osant tout ce qu'il faut afin de juguler la pandémie.

De plus, en islam pur, ramadan est un mois de piété qui ne suppose ni les banquets qu’on a pris l'habitude de s’y offrir ni le cérémonial piétiste qui s’y développe ; la vraie piété musulmane ne se montrant pas puisque le rapport avec Dieu est direct et rejette la moindre ostentation.

Aussi, est-ce l’occasion cette année d'appeler à revenir au vrai esprit de notre religion en honorant son culte sans ostentation, chez soi, le confinement étant une bonne manière de célébrer ce rapport direct entre le fidèle et son Dieu caractérisant l’islam et ce dans la modestie et la frugalité qui est le trait caractéristique de la vie de son prophète   

Serait-il, par conséquent, responsable d'essayer de contourner une pareille difficulté par cette sorte de tour de passe-passe que serait le port du masque présenté en protection absolue — ou pour le moins suffisante — pour autorisant la levée du confinement, et surtout l’ouverture des mosquées durant ramadan ?

N’est-il pas temps en Tunisie de sortir de notre fausse interprétation de l’islam pour une lecture en conformité avec son esprit, loin de celle qui s’est imposée en le faisant passer d’une culture en un culte, dogmatique et intégriste qui plus est.                 

De plus, si le masque est vraiment utile, et afin de ne pas prêter le flanc à la critique d’être au service des intérêts le vendant, le distribuera-t-on gratuitement dans le cadre des dépenses publiques basiques,  eu égard notamment à sa nature et à sa finalité de salubrité publique ? N'est-ce pas, au reste, le caractère obligatoire du masque qui commande en plus qu'il soit offert gratuitement au peuple ?

* Cf. notre tribune :

 Tribune publiée sur Réalités Magazine 
n° 1789 du 10 au 16 avril 2020