Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

dimanche 27 octobre 2019

Pour une postdémocratie 4

Le bon choix du président de ne pas habiter Carthage


  


Fidèle à ses valeurs et principes, le Président de la République a fait le bon choix de ne pas habiter Carthage, arguant du fait qu’il demeure un citoyen qui se doit se comporter comme le commun de ses concitoyens, ne changeant rien à ses bonnes habitudes. Or, outre de saluer une telle attitude de principe et d'éthique, cela a donné lieu à un tollé quasi général, y compris de la part de qui prétend agir pour révolutionner la pratique politicienne dans ce pays.



Se débarrasser des mauvaises habitudes



En plus des considérations sécuritaires venant en premier dont notamment la gêne que cela occasionnerait au personnel en charge de la sécurité présidentielle, on a prétendu que le président a un statut particulier qu’il se doit de respecter et qui lui commanderait de résider à Carthage.

Au vrai, c’est moins le statut présidentiel qu’on évoque ainsi que les habitudes qui se sont incrustées dans les mentalités au point de paraître relever dudit statut. Car ce dernier n’est nullement dans la protection excessive du président au point de l’arracher à sa vie habituelle, son quartier, ses voisins, l’emmurant dans un palais où il serait facile de le couper du peuple dont il est issu et au service duquel il se dévoue. C’est même la motivation inconsciente ou le non-dit de qui conteste la validité du bon choix de M. Saïed de se limiter de faire de Carthage juste un bureau pour la journée.

Outre que c’est à saluer de la part du nouveau chef de l'État pour sa fidélité à sa vision initiale de la mission présidentielle dont il fait un sacerdoce citoyen, cela ne nuit en aucune façon à la mission des sécuritaires; tout juste la bouscule-t-elle dans ses habitudes; ce qui est de bonne guerre pour la sortir des mauvaises habitudes que la routine y a collées.

En effet, la fermeture des voies lors du passage présidentiel n’est ni fatale ni nécessaire pour sa sécurité; il suffit tout juste de changer de pratique et d’opter pour une protection qui soit aussi efficace que légère, la moins gênante pour la personne du président et les riverains de son domicile propre. Et c’est parfaitement possible. Faut-il changer une mentalité faisant de la sécurité un dogme imposant nombre de restrictions inutiles, n’ayant nul intérêt sinon de faire peur en gênant au maximum le commun des citoyens.



Révolutionner la pratique sécuritaire



On le sait bien, au reste; si danger il y a, il ne vient pas des simples citoyens; et faire peur n’a jamais dissuadé un malfaiteur, aiguisant même sa détermination. Aussi, au lieu de chercher la facilité de soustraire le nouveau président à la proximité à laquelle il tient à bon droit pour rester fidèle à lui-même, il aurait été judicieux de songer changer de méthodes, abandonner les réflexes d'antan pour penser à rapprocher encore plus la mission sécuritaire du citoyen, faire des alliées et non des ennemis en puissance ou potentiels les citoyens et les agents de sécurité.

En saluant donc le bon choix initial de M. Saïed de ne pas habiter Carthage, nous espérons qu’il ne se laissera pas influencer par les faux arguments qu’on n’arrête d’égrener au nom de sa sécurité, car ils sont fallacieux, sa vraie sécurité relevant moins du cordon policier autour de lui et sa soustraction au bain de foule qu’à sa présence dans le coeur de ses concitoyens, meilleur écrin pour sa protection.

Renier aujourd’hui un tel bon choix initial sous la terrible pression qui s'exerce sur lui, c’est assurément céder à une mauvaise pratique et abandonner une part de ce qu’entend faire le nouveau président : révolutionner la pratique politicienne en la toilettant de ses scories. Qu’elle commence donc par l’abandon des réflexes dépassés en matière de sécurité non seulement présidentielle, mais plus généralement de maintien de la paix publique et dans les rapports avec les citoyens par une mise à niveau éthique de la pratique du service de l’ordre dans la cité et de la gestion sécuritaire afin d'être enfin parfaitement républicaine.

Une excellente preuve en serait le symbole d'un président citoyen demeurant chez lui, au milieu de son peuple et dont les déplacements se font sans nulle nuisance,  comme ceux de n'importe quel citoyen. C’est bien à ce premier test que sera jugé M. kaïs Saïed quant à sa capacité à résister aux contrariétés pour rester fidèle à ses valeurs, et partant à la réussite ou non de son ambition éthique de révolutionner la politique en Tunisie qui a bien besoin d’une transfiguration radicale.      

            
Publié sur Réalités