Ihsane Jarfi, le jeune Belgo-Marocain kidnappé et assassiné à Liège, en Belgique, la nuit du 22 avril 2012, vient d'avoir de nouveau justice auprès des autorités belges. En effet, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi1 des trois des quatre agresseurs d'Ihsane condamnés à la réclusion criminelle.
Ainsi, la Belgique confirme-t-elle de nouveau et solennellement la justice rendue à Ihsane Jarfi tué pour cause de son homosexualité.
Ihsane Jarfi, un Jésus de l'islam
Il a été déjà dit que le drame de ce jeune Marocain d'origine devrait avoir un prolongement au Maghreb,2 notamment au Maroc qui est aussi appelé à lui rendre justice comme les autorités de son second pays. Car il symbolise à merveille à quel point une loi, en l'occurrence l'article 489 du Code pénal, peut être injuste et scélérate, conditionnant la mentalité des gens, les entraînant aux pires actes criminels, comme ceux ayant visé ce jeune, un parfait gentleman selon tous les témoignages le concernant.
Cela doit se traduire par l'abolition de cet article de la honte, car non seulement il est devenu criminogène, mais il viole également l'esprit et la lettre de l'islam qui n'a jamais criminalisé l'homophobie comme des écrits scientifiques l'ont assez démontré.3
Pour certains, Ihsane Jarfi a payé de sa vie le nécessaire aboutissement du processus d'abrogation au Maroc de sa loi scélérate. Ils considèrent même Ihsane Jarfi une sorte de Jésus de l'islam, payant de sa vie les turpitudes des siens.
En tout cas, il est un nouveau Calas,4 cet innocent injustement mis à mort et défendu par Voltaire au nom de la cause de la justice au point d’être finalement réhabilité.
Une loi Ihsane Jarfi abolissant l'homophobie
D’ailleurs, chez les adeptes du soufisme et du spiritisme, l’esprit du jeune homme a lui-même directement demandé à son roi dans une première lettre en français5 puis une seconde en arabe6 le rendu d’une telle justice.
En substance, il y est dit que perpétuer l'existence de l'article 489 dans le droit marocain, c'est renouveler tous les jours son agression, le jeune Ihsane affirmant en souffrir aujourd'hui, en tant qu'esprit, encore plus de l’abomination qu’elle fut physiquement.
Un nouveau témoignage de cet esprit a d'ailleurs été réceptionné et serait en cours de publication, réclamant une justice qu'on lui refuse au Maroc. Ce message d’outre-tombe rappelle la nécessité d'abolir l'homophobie en terre d'islam, précisant que les saints soufis au Maghreb en font une cause éminente, car de nature à contrer le grave tort fait à leur foi par les intégristes.
Le Maroc serait donc bien inspiré de se mettre dans le sens de l'histoire en abolissant l’article 489 par une loi à laquelle il donnerait le nom d'Ihsane Jarfi7 dont le martyre a réellement ému nombre de Marocains malgré leur refus de l'homosexualité, refus qui n'est qu'apparent, étant perçu à tort comme contraire à l'islam.
Il suffit donc d’expliquer aux masses que l'islam n'est pas homophobe ainsi que cela a été déjà prouvé pour que la majorité des Marocains appuient une telle loi de bonne éthique et de parfaite compréhension de l’islam dans son esprit humaniste.
En cela, tous les Marocains sans exception ont apprécié le comportement exemplaire du papa, M. Hassan Jarfi, défendant la mémoire de son fils martyr8 et donnant la meilleure illustration de la tolérance en islam.9
En ce début de ramadan, quelle belle occasion pour le Maroc de démontrer, en rendant enfin justice à Ihsane Jarfi, que la religion islamique y est d’abord un humanisme intégral !
NOTES :