Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

dimanche 22 février 2015

Postmoderne Renaissance 8

Message à un ami, talentueux poète, aveuglé par les Lumières éteintes de l'Occident



Mon cher ami,


Comme Thales, vous êtes perdu dans votre contemplation d'astres brillants dans le ciel au point que vous ne voyez pas votre chemin, tombant dans tous les trous qui le jalonnent ! De plus, ces astres sont éteints depuis si longtemps !

Au mieux, vous êtes semblable aux habitants de la caverne, admirant les ombres ! 

Ne doutez surtout pas de mon amour pour l'Occident, mais pas ce que nous avons sous les yeux, un Occis-dent qui se laisse aller à ses démons millénaristes. Vous n'oubliez pas que c'est une certaine tradition judéo-chrétienne qui a été à l'origine de l'Occident des Lumières. 

Aujourd’hui, on n'est plus comme avant en Occident ébloui par ces lumières; or, certaines de nos élites le sont, tellement aveuglées par les obscurités d'un H-Or(s)rient qui fut aussi Lumière et qui est à la source de l'Occident, ne l'oubliez pas ! 

Je ne suis ni ébloui ni aveuglé, étant en quelque sorte le plus occidental des Orientaux et le plus oriental des Occidentaux. Je ne verse pas dans le bellicisme et encore moins la haine de l'autre, ma propre image, y compris dans ses excès, car il est alors notre part du diable, et comme vous le savez si bien, tout est relatif.  Je crois même au polythéisme de valeurs. 

Cela ne m'empêche pas de dire ce que je crois être le vrai, la vérité (vers-ité) n'étant qu'un horizon vers lequel on se tourne. Je ne prétends pas non plus à une science infuse, car elle n'existe tout simplement pas, ce qui est canonique aujourd'hui,  même scientifiquement, est anomique demain, ne serait-ce que pour cause de fait polémique.

J'appelle nos élites qui font de l'intégrisme profane à être logique avec elles-mêmes en arrêtant de reproduire l'esprit-prêtre inoculé par un certain Occident et qui est rejeté en Occident même où certains penseurs libres savent être encore justes, de voix et de voie. 

Car les injustes, et ils sont de tous les bords, comptent sur ces complices objectifs pour justifier leurs menées. C'est d'une seconde décolonisation que nous avons besoin et elle concerne bien plus nos élites délitées, surtout politiques  , que le peuple qui a la sagesse populaire pour lui permettre de survivre en s'adaptant à son enfer quotidien.

Pour répondre rapidement à vos critiques qui relèvent du pur sophisme, je dirais (vous trouverez plus de détails dans mes articles) en m'adressant au poète, donc à votre sens de l'esthétique au sens étymologique, et pour moi il n'est point d'éthique sans esthétique : 

Le mot vaseux que vous avez utilisé, et vous n'êtes pas sans le savoir, a au moins les trois sens suivants : ce qui contient de la vase, qui est composé de vase. Or, c'est tout simplement l'humain, car dans humain, il y a humus. Vous voyez à quel point vous êtes inhumain, vous qui vous croyez humaniste ! 

Le mot vaseux se dit aussi d'une personne qui se sent sans ressort, sans énergie, qui éprouve une vague sensation de malaise. Or, dans ce que vous écrivez, vous en donnez de plus en plus l'impression d'où votre bellicisme. Vous croyez faire de la philosophie au marteau en vous trompant de marteau, car celui du philosophe est le marteau du médecin, le marteau à percussion ou à réflexes,  et non celui qui accompagne la faucille.  

Enfin, vaseux est ce dont le sens est caché, qui n’est pas accessible facilement. 

C'est ce qui semble vous échapper dans mes propos qui ne relèvent pas de l'exploit, étant de la banalité toute bête que le premier quidam de nos rues incarne dans sa sagesse incorporée. De Cuse n'avait-il pas parlé de Docte Ignorace ? Je crois que le savant est celui qui se sait ignorant et cherche toujours à apprendre, et non celui qui se prétend savant et qui enseigne ainsi un savoir dogmatique et donc pernicieux.

Vous avez aussi parlé de concepts flottants; or, qu'est-ce que la relativité et le relativisme qu'une telle légèreté, un gai savoir? Vous oubliez ainsi votre Nietzsche !

Vous dites conseiller dans vos classes de ne pas suivre ce type de prose où l'on ne fait que dans la prose, et non dans la science; or, vous ne faites pas ainsi de la science, mais pire que de la prose : de l'essentialisme et du dogmatisme. 

Voilà, avec amour toujours — la  seule et la vraie amitié — ce que m'inspire ce matin votre propos excessif qui démontre à quel point notre mental a besoin d'être dépollué par une pensée passionnée. Lisez pour cela l'avant-dernier Maffesoli : Le Nouvel Ordre des choses ! Penser la Postmodernité. Et revenez, nous parlerons alors plus scientifiquement sans oublier nos vraies valeurs qui sont l'humanisme. Pour moi, cet humanisme est intégral !

Et en ultime renvoi, plus familier pour vous, je cite une méditation du grand Heidegger qui, commentant l’élégie de Hölderlin intitulée Pain et vin pose la question et nous dit le « pourquoi des poètes en temps de détresse ? ». Or, vous êtes poète, et notre temps est celui de la détresse. N'ajoutez pas une détresse fausse, qui nous est étrangère, à la vraie détresse de ce monde devenu fou à lier, ayant besoin d'être remis sur pied!

Et  à bon entendeur (le) salut ! 


Addendum

Réponse à l'ami de mon ami, 


Cher ami, il y a la méthodologie, et elle a rendu de fiers services; mais elle est dépassée. Aujourd'hui, il y a la mythodologie. Je vous renvoie à Durand; il saura mieux que moi vous l'expliciter. Sinon, vous continuerez à penser comme nos pires intégristes pour qui il n'y a qu'une vérité, une science. C'est l'intégrisme profane ! En êtes-vous conscient ?

Ce n'est pas du mélange du genre ni de l'imagination, c'est la prise en compte de l'imaginaire qui fonde notre conscient depuis les acquis de Jung. Et c'est cela qui nous aidera à sortir de notre terrible confusion des valeurs que vous illustrez à merveille comme l'ami A. H. Le pire en cela est que vous êtes les instruments inconscients d'une certaine doxa se voulant scientifique et qui n'est que scientiste!

Et méditez ce qu'écrivaitrécemment Morin, théoricien de la Pensée complexe, sur son compte twitter : Désormais l'irrationalité de la rationalisation, l'incontrôlé du contrôle, l'occultation de la manipulation sont aux centres de commande. La recherche de la vérité est un grand fournisseur de l'erreur. 

Ignorantus, ignoranta, ignorantum.

Vous qui êtes un soleil noir, cher ami, vous savez pertinemment qu'il est aussi un Soleil de minuit. 

A bon entendeur (le) salut !