7 raisons d’Ennahdha afin de voter pour le 7
Le parti islamiste suppute encore l’intérêt stratégique qu’il a de peser sur l’issue du scrutin présidentiel en appelant à voter dès le premier (et éventuellement unique) tour pour son rival historique.
Partant de la plus banale à la moins dérisoire des raisons, en voici sept qui font partie assurément des cogitations actuelles des dirigeants d’Ennahdha devant les amener à appeler à voter pour M. Béji Caïd Essebsi, N° 7 sur la liste des candidats à la présidentielle.
Le 7 porte chance
D’abord, parce qu’il est déjà le choix de la Providence, le chiffre qui l’identifie sur la liste des candidats, le 7, étant porteur de chance, comme c’est bien connu. Et qu’on ne parle pas de hasard dans l’attribution de ce numéro à BCE, car le hasard n’existe pas ; ce qu’il y a, c’est juste le signe du destin !
L’âge, garantie d’une alternance possible
Ensuite, parce que l’argument de l’âge que les adversaires de l’intéressé avancent méchamment contre lui est un atout supplémentaire pour lui. En effet, il laisse la porte ouverte à une possible future élection anticipée pour un impondérable comme une démission après deux ou trois années de mandat ainsi que l’a laissé entendre BCE lui-même.
Le prestige de l’État profite aux gouvernants
Il est, par ailleurs, connu que le prestige de l’État et ses institutions ne manque pas de rejaillir immanquablement sur tous ses serviteurs, même s’ils sont intrinsèquement médiocres ou pas tous brillants. Or, l’entrée à Carthage de quelqu’un de la stature de M. Caïd Essebsi magnifie la revalorisation nécessaire de la fonction présidentielle maltraitée par l’actuel occupant du palais qui a confondu simplicité et simplisme, authenticité et fausseté.
Le risque de rendre des comptes
Après son bilan catastrophique au sein de la troïka et l’état du pays en termes de sécurité et de terrorisme rampant, certains responsables radicaux parmi les anciens gouvernants risquent de devoir rendre des comptes devant la justice. Aussi, une présence du parti Ennahdha au pouvoir serait de nature à lui permettre, sinon de contrôler d’éventuelles procédures, du moins d’en suivre le cours de très près. Et quand on est bien informé, on anticipe assurément mieux une réponse adaptée à la situation.
Une participation active au gouvernement
Ennahdha pourra monnayer son appui en faveur de M. Caïd Essebsi, qui en exigera probablement l’affichage, par l’obtention en compensation de l’engagement de son parti à sceller un contrat de gouvernement emportant l’attribution de certains départements stratégiques. Ainsi, il pourrait exiger et obtenir le ministère de l’Éducation nationale, le parti islamiste nourrissant l’ambition de peser de tout son poids sur les orientations de l’inévitable réforme du système éducatif. Il en irait de même pour le département de la Justice, ayant ainsi un droit de regard sur la refonte de la législation de la dictature.
Mue démocratique et vocation de faiseur de rois
Avec un appui franc et massif pour son ancien adversaire, Ennahdha fera montre, hors du parti, de son sens politique aigu. Il signera de la sorte et de la plus belle manière sa volonté d’une véritable mue démocratique en vue d’incarner la démocratie à la manière des démocraties chrétiennes. Pour sa base, il pourra toujours dire, ce qui serait loin d’être faux, qu’il aura encore plus de poids dans le pays en ayant fait le roi.
Un président de la majorité, une garantie de stabilité
L’entrée à Carthage du chef de file du parti majoritaire à l’Assemblée des députés du peuple est une garantie de stabilité pour le futur gouvernement auquel on épargnera les tiraillements probables avec un président qui serait le premier opposant à la majorité. Or, ce dont la Tunisie a le plus besoin aujourd’hui, c’est de stabilité.
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