Les élections auront-elles vraiment lieu en 2014?
Bien que le président de l'ISIE insiste sur la nécessité de l'organisation des élections avant la fin de l'année, tout se passe comme si les acteurs politiques majeurs n'excluent plus l'hypothèse de mise sur la touche pour cette année des élections nationales.
On envisagerait de plus en plus un renvoi pour différentes raisons, dont le non-respect de l'une des conditions essentielles pour la réussite de ces élections, à savoir la neutralisation de l'Administration.
Il y a aussi, bien évidemment, la question de la concomitance ou de la séparation des élections législatives et de la présidentielle. Mais il y a aussi et surtout une raison qui s'impose de plus en plus depuis ce dimanche et se rapportant au désintérêt croissant du peuple pour ces élections, désintérêt auquel le coup de semonce venu d'Europe a donné tout d'un coup un éclairage particulier.
On a réalisé ainsi à quel point la plus que probable forte abstention populaire aura un effet similaire à celui qui a fait du parti extrémiste de droite en France le premier parti du pays. En effet, il n'est nul besoin d'être grand clerc pour prévoir qu'avec une forte abstention, c'est le parti capable de mobiliser ses troupes qui sortira gagnant. Or, en la matière, le talent du parti de cheikh Ghannouchi n'est plus à prouver.
De plus, le dernier attentat terroriste ne manque pas de rappeler à toutes les consciences vives du pays que la situation n'est pas encore assez assainie pour envisager ce qui serait un luxe et non une nécessité. D'ailleurs, l'exemple égyptien est de nouveau là pour rappeler que des élections nationales n'ont jamais été la preuve d'une démocratie qu'on construit.
Alors, des élections auront-elles vraiment lieu en 2014? Probablement pas ! Il reste qu'on serait bien inspiré d'envisager de leur substituer des municipales et des régionales afin de ramener le peuple à la politique. Assurément, ce serait ainsi une bien meilleure façon de préparer les scrutins nationaux dans de meilleures conditions.