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samedi 3 août 2013

Du devoir-être au pouvoir-être 6

Alerte maximale : attentats en vue !

 
Un avis de prudence a été émis par le département d'État américain à tous ses ressortissants dans un certain nombre de pays, dont le nôtre. Par cet euphémisme, il faut comprendre que le pire est à craindre les prochains jours.
En effet, sans même nous référer aux interceptions des communications électroniques faites par les autorités américaines sur l'intention affichée des groupes faisant du terrorisme une arme habituelle de lutte pour leurs idéaux, le bon sens suffit à deviner qu'une période aussi trouble que celle que nous vivons est propice au pire.
Ce que ne disent pas les Américains, et qui n'est pas moins évident, c'est qu'outre le fait que ces groupes terroristes peuvent être eux-mêmes manipulés, il est aussi des acteurs agissant dans l'ombre en leur sillage ou séparément pour faire avancer leurs propres pions, profitant de la situation.
En l'occurrence, la légitimité prise en otage aujourd'hui en Tunisie par les intérêts partisans des uns et des autres est une carte blanche à la liberté émotionnelle emportant, nonobstant le meilleur des intentions dans quelques cas, le pire et rien que le pire en termes de paix, de sécurité du pays.
La situation d'anarchie actuelle, traduit certes à la base l'émancipation du peuple de toute autorité, mais cela ne peut convenir aux accros de l'ordre, qu'il soit immanent ou transcendant. Aussi, elle ne peut durer et ne saurait se maintenir au-delà d'un seuil de tolérance avec lequel on flirte déjà.
Aussi, en l'absence de spectaculaires mesures de nature à aller dans le sens des attentes et de l'imaginaire populaires comme celles dont je parlais récemment,* l'inertie pour ne pas dire l'incurie du gouvernement étant avérée, c'est le scénario catastrophe que chaque bord privilégie en tablant sur ses atouts pour y avoir le meilleur casting.
Il n'est donc pas farfelu d'annoncer la poursuite des actes abominables heurtant les consciences, comme ces "attentats dans les transports et d'autres infrastructures touristiques" prédits par les Américains.      
Il est évident que dans pareil engrenage, et si les intentions s'affichent comme une contre-croisade contre l'Occident, à travers ou en plus des intérêts américains, ce qui sera affecté en premier, ce seront les intérêts du pays concerné, le nôtre en l'occurrence et ceux de son peuple qui ne souhaite pourtant, dans son immense majorité, que cultiver sa propension à une vie paisible.
Certes, les Européens ne semblent pas partager la certitude américaine d'une menace imminente les visant; mais cela peut s'expliquer, s'agissant de la Tunisie, du fait de leur attention moins perspicace aux événements qui s'y passent que celle de leur partenaire outre-Atlantique qui y est impliqué depuis bien avant la Révolution. Toutefois, ils ne contestent pas que la situation y soit incertaine; et il appartient d'interpréter cette nuance eu égard aux spécificités politiques du pays.
En effet, il n'est un secret pour personne que la politique yankee en notre pays est marquée par une ouverture certaine à un jeu politique impliquant le parti islamiste, tentant le pari de l'impliquer à la vie politique pour l'assagir. Cela se fait avec des hauts et des bas, et bien plus de bas que de hauts, mais ils n'en décrochent pas. Et ils ont raison pour le long terme.
Par contre, nos voisins européens ne se gênent pas dans leur refus de principe, finissant en attitude dogmatique, d'amalgamer la religion dans la politique et cachent à peine aujourd'hui leur soutien à la contestation majeure de l'ordre islamiste, issu de la légitimité des urnes pourtant, par un retour certes théoriquement défendable, mais surprenant de leur part, à la légitimité de la rue.
Je suis le premier à me réclamer de cette dernière, la puissance sociétale étant le seul véritable pouvoir en notre époque postmoderne, un pouvoir instituant vidant le pouvoir institué de toute son antique aura. Toutefois, ce qui se passe actuellement sur la scène publique n'est pas de l'ordre de la transfiguration du politique à laquelle j'appelle, l'abandon d'une conception politicienne à l'antique; il relève bien plus de l'opportunisme qui voit une alliance contre-nature entre les ennemis d'hier avec, pour unique objectif, la conquête du pouvoir, quitte à user des catégories postmodernes le temps qu'il faut avant de les rejeter, une fois l'ordre revenu et redevenant sacro-saint.
Pour cela, on ne peut que craindre les pires convulsions avec la confusion initiale des valeurs chez ses protagonistes de la gauche et de la droite, alliés aujourd'hui et ennemis hier, le pouvoir et sa conquête pouvant justifier tous les excès pour qui n'est pas à cheval sur les principes. Or, de nos jours, en Tunisie, ces derniers sont assez vite foulés au pied.
Aussi l'alerte est-elle bel et bien maximale et l'appel à la raison aux uns et aux autres plus qu'impératif, si l'on pense d'abord et avant tout véritablement à l'intérêt des plus larges masses de ce peuple qui n'aspire enfin qu'à une conciliation qui soit juste et équitable pour tous.
Que les enfants les plus sincères de ce pays fassent donc montre de sagesse; qu'ils appellent non pas à défendre une légitimité ou une autre, toutes deux légitimes, mais qu'ils agissent au nom de la raison et de la morale, pour la paix et le retour à la stabilité en ce pays !
Qu'ils usent de leur sens humain d'abord avant leur instinct d'animal politique et qu'ils se disent que l'histoire ne pardonnera pas à qui aura permis que ce qui n'est qu'une alerte maximale pour l'instant se transforme en une tragédie avec les attentats qu'on prédit !
Une telle bascule dans l'horreur, que les stratégies manichéennes ou machiavéliques n'excluent pas, en supputant d'immédiats bénéfices, ne sauraient que desservir tous ceux qui, de près ou de loin, y auraient participé, activement ou passivement, en acteur ou en complice objectif.
Car le peuple, le vrai, dans sa majorité silencieuse, ne leur pardonnera pas; et il sait toujours distinguer ses véritables de ses faux défenseurs. Dont acte.
    — sur Leaders : L'insoutenable inertie du gouvernement 
Publié sur Nawaat