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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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mardi 11 juin 2013

De la croyance à la foi 6

De la raison islamique pure ou une foi à retrouver  

Une tradition monothéiste commune :
Nous, les croyants des trois religions monothéistes, tous gens de ces Écritures sacrées qu'on appelle du Livre, inaugurées par l'Ancien Testament et couronnée par le Sceau des Révélations, l'Ultime Testament islamique, nous sommes les enfants d'un seul pater familias et nous communions dans le même esprit de famille, celui de la coutume abrahamique.
Appelée longtemps tradition judéo-chrétienne, celle-ci n'est pas moins judéo-christo-musulmane et elle se veut, aujourd'hui, exclusivement musulmane quand elle n'est que sémitique, incluant surtout les Juifs et les Arabes.
Il est plus de traits dans cette tradition dite musulmane référant au judaïsme et au christianisme qu'à l'esprit authentique et authentifié de l'islam et ce bien qu'on les retrouve particulièrement incarnés dans le salafisme de nos rues, dogmatique et intolérant.
Oublierait-on, par hasard, que le message de l'islam est venu rétablir une conception originale dans sa pureté originelle de la foi d'Abraham en la marquant notamment d'insignes marques de tolérance et d'humanisme en un temps de cruauté où pareil esprit s'était dévergondé sinon perdu. Ainsi, la tradition judéo-chrétienne n'en garda que si peu de traces, reproduisant l'esprit du temps dans certains domaines sociaux que nous retrouvons si vivaces chez nous aujourd'hui, comme il sera précisé dans cet article.
Rappelons, pour commencer qu'en tant que monothéistes ou en étant simplement humains, nous sommes tous pareils, et dans l'humain, il est de l'humus ainsi que l'indique l'étymologie, la nature humaine étant, par définition, imparfaite, toute part noble en elle ayant son contraire. Cet esprit d'égalité absolue des créatures divines que nous sommes tous au-delà de nos différences, nos qualités ou nos turpitudes, nous l'avons en notre religion où il est patent que rien ne distingue tant les créatures que leur foi en leur créateur. Or, cette foi peut prendre diverses formes; d'où les cultes variés; et elle n'est pas nécessairement cultuelle, se faisant obligatoirement musulmane, puisqu'en sceau des Écritures, l'islam reconnaît le judaïsme, première révélation en titre et le christianisme, première manifestation universaliste du monothéisme.
Spécificité de la foi islamique :
La foi, en islam, est d'abord et avant tout la reconnaissance de l'unicité divine; et elle peut revêtir diverses formes qu'une simple croyance ne peut autoriser, étant forcément limitée et particulariste. En islam pur, la foi musulmane est donc inférieure à la foi tout court qui est la foi islamique ou hanafisme islamique. La première correspond à la croyance, stade inférieur de la foi qui est purement cultuelle, tandis que la seconde, foi véritablement islamique est une foi libre en un Dieu omniscient et omnipotent, essentiellement clément et miséricordieux; une foi incluant donc le culte, mais le dépassant et se résolvant en culture où les autres fois monothéistes se trouvent intégrées.
En cet islam pur, islam des origines, la foi est liberté et le rapport entre Allah et sa créature est direct, sans le moindre intermédiaire. En islam hanafite, degré supérieur de la foi, bien plus culturel que simplement cultuel comme il a été dit, croire ne peut jamais signifier mourir pour sa foi, mais survivre pour la faire vivre et prospérer. Et cela est à faire non pas par la contrainte et la terreur, mais bien par l'exemple, le meilleur que peut donner le vrai croyant, celui qui a la foi, soit celui qui ne se contente pas des apparences, mais incarne dans sa vie de tous les jours ses préceptes. Il est ainsi ce juste de voix et de voie auquel l'islam convie ses adeptes.
La foi islamique est donc un entendement, une sagesse, une sapience commune au monothéisme, l'islam en tant que culte en étant la branche majeure, mais non la seule, et en tant que culture, le récipient de l'ensemble des révélations monothéistes comme hanafisme islamique du fait de la nature de l'islam en sa qualité de sceau des Écritures.
Sources judéo-chrétiennes de la tradition musulmane :
Que voit-on, pourtant autour de nous? Le voile qui est une constante anthropologique dans le pourtour méditerranéen et dont le port est récurrent dans toutes les religions des Écritures est proclamé abusivement islamique alors qu'il n'est pas plus musulman que judaïque ou chrétien ! Il suffit de prendre les figures des nonnes et des juives rabbins pour risquer de les assimiler à nos musulmanes d'aujourd'hui, pensant que le voile fait la musulmane, comme si l'habit faisait jamais le moine, et ne se doutant pas du ridicule d'une telle prétention loufoque à une quelconque fausse originalité en la matière. D'ailleurs, en pur islam, ledit prétendu voile islamique est bel et bien une hérésie d'esprits machistes tournant notre religion selon leurs humeurs d'un autre temps.
Il faut donc se rendre à l'évidence : même le moralisme excessif de nos religieux n'est absolument pas islamique, car il ne fait que reproduire la morale sémitique basée sur l'interdit et la peur de la moindre surface de nudité de la chair, même la plus anodine. En effet, en la matière, l'islam a été la religion la moins puritaine, car la plus humaniste, tout en étant en avance sur son temps eu égard au retard en l'objet des autres religions des Écritures.
Faut-il multiplier les exemples illustratifs de la communion dans une même tradition de pudibonderie des religions monothéistes, tradition désormais reniée chez les siens, juifs et chrétiens, et finalement appropriée par ceux qui y étaient étrangers, les musulmans? Pareille tradition s'est, en effet, infiltrée en islam pour le marquer de son empreinte issue des Ancien et Nouveau Testaments envers et contre l'esprit islamique et la pure raison arabe musulmane. J'en donnerai illustration infra.
Disons, dans l'immédiat, que nous avons aujourd'hui, dans l'esprit des musulmans, un blocage culturel double qui est tellement incrusté dans l'inconscient qu'il ne peut disparaître que par un travail de conscientisation et de prise en considération de la raison pure islamique, sans relâche et sans concession. Ce blocage est fait d'une conviction de l'excellence qui n'est en rien islamique, puisqu'elle est l'héritage du mythe juif du peuple élu, et d'une prétention à la détention de la vérité érigée en une vérité unique, détenue par une caste de savants à la science infuse, les oulémas et les cheikhs. Se positionnant en intermédiaires entre Dieu et les croyants alors qu'il n'est nul intermédiaire en islam entre eux, ils ne sont pas sans rappeler les rabbins et les prêtres, réintroduisant en islam pur église et synagogue, pourtant écartées l'une et l'autre de la pratique de la foi islamique véritable.
Par conséquent, quand nous l'incarnons comme nous le faisons d'une manière extrême et extrémiste, la foi que nous croyons musulmane est au mieux une croyance sémitique; elle n'est en rien authentiquement islamique, car l'islam est venu justement pour révolutionner pareille tradition en libérant le croyant de l'emprise de l'esprit pur du judaïsme et du christianisme excessivement moralisateur au point d'en devenir par trop liberticide. Or, en islam, n'étant soumis qu'à Dieu, le musulman est, par définition, l'homme libre de toute contrainte, et c'est sa foi même qui lui garantit une telle liberté.
Les racines de la guerre sainte :
S'agissant du Jihad ou guerre sainte, notons pour commencer que l'islam n'a en rien innové en la matière, sinon en humanisant cet épisode fatal, au vu des valeurs de l'époque, de tout ordre nouveau venant prendre la place d'un ordre fini.
Et nous rappelons ici la notion de guerre totale de l'Ancien Testament que déjà le Nouveau Testament a cherché à atténuer aidé en cela par le caractère purement civil de la personnalité de Jésus-Christ.
L'islam, quant à lui, a eu le mérite de confirmer cette tendance du christianisme premier et de la renforcer malgré le statut hautement politique de son prophète. Il fut ainsi la première religion des Écritures a codifier la guerre, la dotant de lois, imaginant à l'avance un statut aux conflits armés, se révélant en quelque sorte le précurseur des fameuses législations humanitaires de Genève.
Et le génie de l'islam fut de consacrer, au final, le principe de la guerre défensive plutôt que la guerre offensive et, en plus, de distinguer deux niveaux à la guerre sainte : l'un subalterne ou petit Jihad, correspondant à la guerre sainte telle que consacrée par la tradition judéo-chrétienne, et le grand Jihad, seule vraie guerre sainte islamique, car consacrant l'humanisme de son message, et qui est une guerre livrée à soi-même et aux turpitudes personnelles intrinsèques à la nature humaine.
Il est donc pour le moins aberrant que cette religion qui a élevé au plus haut niveau la tolérance et la magnanimité, prônant le vivre-ensemble le plus paisible entre les croyances diverses, soit ainsi violée en ce qu'elle a de plus original en elle, son humanisme. Et pareille aberration relève même de la pure incroyance puisqu'elle ne fait que détruire ce que l'islam a eu le mérite d'édifier résolument et avec force en un environnement hostile : une œuvre de paix en un temps de guerres incessantes, un message d'humanisme en une époque de xénophobie extrême, une entreprise sanctifiant la valeur humaine et sa liberté sans limites de race, de croyance, d'origine ou de mœurs, face à sa négation tous azimuts par la tradition religieuse dominante.
Pareille incroyance verse même carrément dans l'idolâtrie par cette vénération des formes tutélaires de haine et d'exclusion de son prochain qu'on voit substituer à une divinité par définition toute clémence, toute miséricorde, et ce en un temps devenu enfin moins cruel, plus propice à l'épiphanie des nobles valeurs portées par l'islam, désormais consacrées universellement par le concert des nations.
N'est-ce pas atteindre au plus haut degré de l'irraison, qui est la signification même de l'idolâtrie, que de se prétendre musulman en prêchant justement le contraire de ce à quoi il appelle et ce qui constitue l'essence de son message et son originalité propre : ce message de raison, œcuménique de par son humanisme et la progressivité de ses prescriptions respectueuses de la nature humaine dans ce qu'elle a de plus fondamental, de plus universel?      
Illustration de la raison islamique pure :
Il est temps d'illustrer maintenant notre propos par trois exemples pertinents qui sont d'autant plus éloquents qu'ils relèvent de ce non-dit tellement intégré dans les consciences qu'il est, à tort, considéré comme relevant de la foi islamique alors qu'il en viole l'esprit véritable et la raison pure.
Et d'abord la liberté de croyance. Elle est consacrée de la plus belle et la plus éloquente manière dans le Coran qui, en tant que source première et supérieure de la loi islamique, ne condamne aucunement l'apostasie, en laissant le jugement à Dieu, seul souverain pour réprimer ou pardonner. Ce n'est que la tradition ultérieure, nullement prophétique, ou alors selon une interprétation erronée des dits avérés, qui est venue faire l'exégèse des versets coraniques, évidents et clairs pourtant, dans le sens de l'exclusion des apostats et leur mise à mort.*
Ce qui n'a rien d'islamique ensuite, c'est l'appréhension du sacré qui est, en pur islam, un sacré bien plus moral et spirituel, mais nullement matériel ou encore physique et corporel. Il est ainsi pour le moins aberrant de voir de nos jours les musulmans ériger de nouvelles idoles en sacralisant certaines formes et images, autant d'icônes prétendues islamiques tout en interdisant d'autres, figeant l'islam, son esprit et sa raison révolutionnaires, valables pour tout temps et en tout lieu, dans une forme datée et déformante. Iconoclaste, ennemi déclaré de l'idolâtrie, l'islam l'a été du fait que le sacré véritable se manifeste par le respect et la pureté de l'intention avant d'être incarné dans une forme quelconque, réductrice et altérante qui plus est.
C'est que le sacré, en islam pur, est moins une représentation, une apparence à laquelle il est interdit de tendre la main et d'y toucher, qu'une attitude de vénération absolue, et qui est donc une inclination juste du cœur qui, en aucune façon, ne peut verser dans l'injuste. Car la justice de l'attitude de respect du sacré ici se résout dans la justesse du comportement se retenant d'en altérer la hauteur par un geste indigne, une basse parole.
Et on sait à quel point est porté l'attachement de l'islam à la nécessaire prééminence de la justice et de l'attitude juste dans les affaires humaines qui sont par nature imparfaites. C'est pour cela que l'islam, étymologiquement, dérive tout à la fois de la soumission à Dieu que de la paix que tout un chacun doit pouvoir trouver auprès du vrai musulman, comme ce dernier la trouve assurément auprès de son créateur. Et ce n'est que justice !
À ce sujet, il n'est peut-être pas inutile de rappeler ce qu'on oublie bien volontiers, à savoir l'innovation majeure pour son temps de notre religion que fut le statut de Dhimmitude, décrié anachroniquement aujourd'hui, alors qu'il fut une révolution en une époque d'exclusion absolue de l'altérité. Une attitude similaire serait de la part des musulmans d'aujourd'hui de reconnaître à l'altérité, toute sorte d'altérité, le même statut octroyé par Dieu au croyant en termes de droits et de libertés. Saurait-on vraiment prétendre être de vrais musulmans en traitant notre prochain moins bien que ce que lui prévoit Allah qui se réserve le droit de juger son comportement en confirmant ou en infirmant sa conformité ou non avec sa loi ? N’est-il pas mieux placé que nous pour juger si sa loi a été honorée ou non par ses créatures?
Enfin, citons un sujet ô combien sensible sur lequel même les plus patentés des militants des droits de l'Homme n'ont pas honte, en terre d'islam, de se taire — et encore à tort —, car notre religion lui garantit le plus strict respect dans un équilibre parfait entre les exigences sociales et le réquisit de respect de la liberté individuelle. Il s'agit de la question de l'homosexualité qui n'est, rien de moins, que le plus grand mythe en matière de mœurs en islam.  
En effet, et je l'ai démontré par ailleurs dans un article circonstancié,** l'anathème actuel touchant cette pratique sexuelle particulière n'a en aucune façon une origine arabe ou islamique. Le rapport de l'Arabe au sexe est un rapport holiste, ne distinguant aucune forme de sexe, n'en excluant aucune, et ne dédaignant nullement l'amour grec. Et cela a continué en islam; on sait d'ailleurs à quel point la culture grecque au sens large, incluant ses mœurs, a rencontré un succès auprès des Arabes musulmans.
La position de l'islam est, au demeurant, restée conforme à la tradition arabe ancestrale, puisque le Coran ne condamne point l'homosexualité; et tout ce qu'on y trouve traitant de Loth et de la pratique de son peuple ne relève que du récit historique, rapportant les faits tels que connus et frappés d'anathème par la tradition judéo-chrétienne. Par contre, le Coran se garde bien de condamner formellement comme c'est le cas dans la Bible ou dans d'autres matières qu'il interdit nommément.
S'agissant de la Sunna, aucune tradition avérée du prophète n'en parle non plus ni directement ni indirectement. Ainsi, les deux recueils majeurs de Boukhari et de Mouslim ne reproduisent aucun dit authentifié du prophète sur la question. Aussi, se base-t-on dans les condamnations qu'on prononce bien injustement jusqu'à nos jours sur une tradition au mieux faible pour ne pas dire parfaitement inauthentique.
Alors comment pourrait-on renouer avec la pure foi islamique dans cette confusion qui a fait que les exégètes du Coran et de la Sunna aient repris consciemment ou inconsciemment les marqueurs moraux de leur époque, faits d'exclusion et d'intolérance et qu'on devait à la tradition judéo-chrétienne que l'islam était venu rectifier? Il nous faut de la lucidité pour retrouver notre propre foi, cette raison pure islamique, car l'islam est la plus rationnelle des religions, dans une relecture du Coran et de la Sunna avérée, et ce en nous libérant d'un legs herméneutique qui a fait son temps et qui n'a d'islamique que l'apparence, n'ayant pas donné à nos valeurs ni leur pleine dimension ni leur portée réelle en matière de libertés et de respect des valeurs humanistes.
RÉFRÉNECES :