Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

dimanche 24 janvier 2021

Pour une Tunisie re-belle !

Pétition
 
Le visa biométrique de circulation, gratuit et renouvelable, pour les Tunisiens privés de droits et de libertés : droit intangible, arme contre la clandestinité !


Messieurs le Président de la République tunisienne, le Ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Étranger

1. Dix ans après ce que fut un coup du peuple, les jeunes de Tunisie qui ont été le moteur de cette révolution virtuelle et ses principales victimes sont de nouveau dans la rue. C’est que rien n’a vraiment changé dans le pays gouverné par les lois scélérates de la dictature toujours en vigueur. En effet, le système de l’ancien régime est resté en place et la réforme juridique qu’impose la Constitution est retardée chaque année tout comme l’instauration de la Cour constitutionnelle ; la Constitution elle-même est demeurée lettre morte. Cela fait donc dix ans de mensonges la part des dirigeants du pays, au pouvoir ou non, toutes tendances confondues ou presque. Même le chef de l’État, élu pourtant avec le slogan de déférer à la volonté populaire : une injonction pour des droits concrets et des libertés réelles, n’a rien fait à ce jour, à part  de l’incantation ! Or, en spécialiste du droit public, il sait que rien ne change sans lois nouvelles. Pourtant, il ne propose pas de projets pour abolir les lois qui briment le peuple, et à leur tête les jeunes. Il appelle tout juste à ce qu’ils participent à un énième dialogue national pour encore de vaines paroles ! Mais le peuple ne veut plus de mensonges, dix ans cela suffit !

2. Pourquoi donc le chef de l’État s’abstient-il d’inviter son gouvernement à suspendre l’application des lois les plus scélérates et de demander au parlement de se réunir en assises urgentes en vue de réformer sans plus tarder la législation héritée de la dictature et la conformer aux exigences constitutionnelles ? Comme le pays est de fait en péril, pourquoi n’applique-t-il pas la Constitution en officialisant cet état et ériger enfin l’État de droit pour sortir la Tunisie de la situation actuelle de non-droit autorisant les abus en tous genres ? Désormais, la moindre initiative de nature à sauver le pays est urgente, elle ne répondra pas seulement aux attentes populaires, mais aura un impact favorable sur les mentalités, notamment celles d’une jeunesse réduite, sans droits ni libertés, à l’état de mort-vivant prêt à s’offrir à la mort dans l’espoir bien moins de survivre que d’échapper à sa condition de mort par anticipation. 

3. Et comme le péril encouru par la Tunisie n’a pas que des causes internes étant attisé par les diktats issus des implications de la mondialisation et de ses contraintes ainsi que de l’adhésion forcée de la Tunisie à son environnement économique et financier, ses dirigeants ne doivent plus se suffire des slogans creux en termes de souveraineté nationale, mais chercher à les concrétiser le moins dogmatiquement possible. Par exemple, et d’une manière pratique, en agissant pour l’effacement de la dette ou, pour le moins son gel et encore mieux sa transformation en investissements. Au reste, la souveraineté d’un État est celle de ses ressortissants en tant que citoyens dotés de droits et de libertés, tant sur le plan national qu’international. Parmi ces droits et libertés, marqueur de sa dignité, est celui de circuler librement dans le monde ! C’est à ce niveau qu’il urge d’innover en politique étrangère, au vu des implications et des retombées à tous les  niveaux d’une ouverture des frontières qu’impose même l’esprit dominant de la doxa libérale, pris au pied de la lettre !  

4. Aussi, l’impératif catégorique, aussi bien juridique qu’éthique, étant d’agir, et si M. Kaïs Saïed ne s’estime pas en mesure d’agir comme nous le préconisons ci-dessus,  qu’il le fasse alors dans l’un des deux domaines réservés au chef de l’État ! La diplomatie étant du ressort du président de la République, nous l’invitons donc à user de ses prérogatives en demandant aux partenaires de la Tunisie, notamment l’Union européenne, la transformation du visa actuel en visa biométrique de circulation, respectueux à la fois des réquisits sécuritaires et du droit des Tunisiens à la libre circulation. Ce sera la manière qui s’impose pour sortir de l’inertie mortifère actuelle et débloquer la situation en amenant au changement des mentalités, et d’abord celle de nos partenaires les plus proches dont l’influence est prépondérante dans le pays. Ce qui finira par tout y changer sur le plan des pratiques politiques et juridiques. Ce sera certes dans l’intérêt bien compris de la Tunisie, mais aussi de ses partenaires — occidentaux surtout —, car un tel visa fera disparaître toute tentation à la clandestinité. De plus, cela donner un fouet au trafic entre les deux rives de la Méditerranée et encouragera les projets économiques à cheval entre plusieurs pays et dont souvent porteurs nos jeunes qui s’expatrient et qui ne sont viables que grâce à la libre circulation.

5. C’est que l’état actuel de fermeture des frontières est désormais inadmissible en Méditerranée y ayant créé un charnier, un holocauste moderne même, selon la terrible expression d’une voix juste d’Europe. Les drames s’y multiplient et nos jeunes, privés de leurs droits et de leurs libertés dans leur pays, n’hésitent plus à tenter la traversée de la Méditerranée clandestinement au péril de leur vie. Or, on arrêtera de tels drames avec l’instauration du visa biométrique de circulation délivrable gratuitement pour une année avec renouvellement automatique tant que son titulaire n’aura pas excédé un séjour de moins de trois mois durant la validité du visa. Il ne s’agit pas ii de faveur, mais d’un droit, car il viendra compenser la faveur octroyée par la Tunisie aux pays étrangers de prélever sur son territoire les empreintes digitales de ses citoyens. Ce qui est contraire au droit. Au reste, cet outil parfaitement connu et reconnu en diplomatie pourrait aussi être proposé et demandé à l’OIF pour un visa francophone de circulation à l’occasion du sommet du cinquantenaire devant avoir lieu à Djerba, en Tunisie en fin d’année.

En conséquence, portée à l’attention du Président de la République et de son ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’Étranger,

cette pétition appelle solennellement la diplomatie d’une Tunisie qui se veut un État de droit démocratique à réclamer officiellement et au plus vite à l’Union européenne, siège de concentration de la plus grande communauté nationale expatriée, la transformation du visa actuel en visa de circulation en meilleure arme contre la clandestinité et ses drames. Ce sera bien le plus sérieux soutien à la transition vers le meilleur en cours dans le pays et qui est en train de virer vers le pire. Et ainsi saluera-t-on vraiment  le coup du peuple tunisien en son dixième anniversaire en reconnaissant la maturité des Tunisiens et le mérite de la Tunisie d’un traitement digne avec la consécration du droit de ses ressortissants à circuler librement dans le monde, notamment vers l’Union européenne.  

                                                                                                                                                               Kerkennah, le 24 janvier 2021

Farhat OTHMAN

Ancien diplomate

Tunisie Nouvelle République

 

Signer la pétition                                               

Télécharger la pétition