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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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jeudi 16 avril 2015

I-slam poléthique 3

Pourquoi je défends Ihsane Jarfi ou ce que Dieu nous impose comme devoir



Certains de mes amis me reprochent de trop m'investir dans l'affaire Ihsane Jarfi, trouvant que je risque d'y perdre du crédit en tant que chercheur neutre, de penseur au-dessus des polémiques.

Faire de la con-fusion des valeurs une fusion ensemble dans les valeurs

Je leur dis d'abord que je crois à l'intellectuel organique et que je suis en cela davantage cherchant que chercheur, ne pratiquant pas un métier, car il ne saurait se passer de limites; or, la recherche vraie ne saurait en avoir. C'est pour cela qu'elle se justifie, surtout dans les périodes récurrentes dans l'histoire humaine, comme celle que nous vivons, de confusion des valeurs et qui sont ces moments de bascule d'un paradigme à un autre. Or, une telle bascule fatale peut se faire avec le moins de dégâts et de fracas possible si certains justes de voix et de voie osent se sacrifier pour l'intérêt général, transformant une telle confusion négative en une fusion avec le plus grand nombre, une con-fusion positive. Ce n'est rien d'autre que ce que Hegel appelait travail du négatif. En d'autres termes encore plus imagés, Heidegger parlait du Chemin qui ne mène nulle par, le Holzwege et qui est seul la voie passante pour l'innovation  aussi nécessaire qu'inéluctable. Et cela relève de la sociologie inspirée qui renoue avec l'esprit d'aventure qu'on retrouve déjà dans nos contes et légendes arabes islamiques qu'on appelle sérendipité et qui s'est imposé avec Merton, et qui rejoint ce que Jung appelle  synchronicité. 

Sortir de l'enclosure dogmatique

C'est pour cela que je me suis gardé d'avoir des attaches formelles avec l'université qui n'est plus ce qu'elle était, devenant aussi un temps privilégié pour une forme de dogmatisme, rompant avec la Docte ignorance à la base de tout savoir qui n'est qu'un ça-voir.
Je dis, ensuite, que ce sont les sujets qui fâchent, les thèmes dont on ne parle pas dont il urge de parler afin de faire évoluer nos consciences sclérosées. La pensée, en terre arabe islamique, est figée depuis l'enclosure dogmatique décidée au moment où la culture sur nos terres a atteint son plus haut degré de raffinement. Elle a ainsi marqué le début de sa chute incarnée par le triomphe de l'esprit intégriste en islam, venu nier tout ce qui faisait l'essence même de notre foi, sa tolérance, sa spiritualité, son humanisme et son universalité. L'islam et son prophète ne représentent-ils pas le sceau de la révélation divine?
Or, aujourd'hui, avec Daech, on a atteint l'autre pôle, celui de l'horreur absolue, plus bas niveau de l'inhumanité en islam. Aussi, on ne peut plus que se relever en toilettant l'islam de tout ce qui le défigure. J'y participe. 

Homosensualité et éronsensualité

Ma conviction est qu'il est temps d'oser évoquer ce dont on a honte de parler, ce qu'on cache ou tait habituellement par pudeur, qui n'est qu'une fausse pudeur due à un manque d'habitude pour être libre par peur des contraintes légales.  L'homosensualité (mon terme pour le terme purement occidental d'homosexualité) et l'étrosensualité (ce que je recommande pour tout ce qui a trait à la sexualité dite normale, hétérosexuelle) en font partie.
On ne peur plus ignorer que le sexe est à la base de la vie humaine et le refoulement dont il fait l'objet est générateur de névroses. Or, le retour du refoulé est à la fois inévitable et terrible. Ce que confirment les horreurs de Daech qui n'est que la face apparente d'un tel retour dévastateur. Sa face cachée est cet intégrisme religieux, y compris celui, hypocrite, qui se prétend modéré, qui n'est qu'un terrorisme mental, la négation du vivre-ensemble démocratique et de la nature humaine telle que voulue par Dieu en ses créatures. 
Car on ne devient pas homosensuel, on nait avec une telle nature qui n'a rien du péché. C'est la tradition judéo-chrétienne qui a fait du sexe un péché alors qu'en islam, le sexe est estimé à sa juste valeur comme un facteur d'équilibre psychologique et social. 
En islam authentique, tous les types du sexe sont équivalents et licites, car l'islam en donne une conception qui a été moderne avant la modernité occidentale, étant conforme par avance    à ce que dit la science aujourd'hui et ce que suppose tout humanisme sincère.

L'article 489 du Code pénal est d'inspiration judéo-chrétienne et non islamique

Pour cela, le drame d'Ihsane Jarfi résume à merveille le blocage de nos sociétés islamiques? Elles prétendent commuer dans la plus belle des religions qui à juste titre ne pénalise pas le type de sexe d'Ihsane qui honorait par ailleurs parfaitement sa religion. Or, nos sociétés continuent à rejeter un tel sexe et sont injustes à l'égard de ceux qui s'y adonnent, en ne faisant que vivre selon la loi de Dieu placée en eux !
Voici un jeune homme parfait sous tous rapports, aux qualités humaines irréprochables, incapable de faire du mal à une mouche, et qui est tué pour ce qu'il est : à la fois musulman pieux et homosensuel. 
Top de mensonges ont été colporté au sujet de celui qui était l'incarnation de l'humanité quand il se fait amour. Imaginez que lors de son inhumaine agression, il n'avait sur les lèvres que le nom de Dieu, implora,t sa miséricorde !
Certes, son droit a été reconnu par le pays de sa maman, son pays de naissance, la Belgique; mais il est encore nié par le pays de son père, le Maroc , son pays d'origine. Car, au Maroc, l'homophobie est consacrée par la loi. Et ce fameux article 489 du Code pénal qui se prétend d'inspiration islamique ne représente assurément que la tradition judéo-chrétienne infiltrée en islam.   
Voici cet article honteux qui n'a rien d'islamique, reprenant en islam les prescriptions de la Bible qui n'ont par d'équivalent dans le Coran et la Sunna authentique, condamnant donc les homosensuels en violation de l'islam :  « Est puni de l’emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200 à 1 000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe. » 

Jarfi, Un Calas de l'islam

À mes yeux, Jarfi est le Calas de l'islam. Comme ce dernier, il souffre d'une injustice et réclame réhabilitation. Et comme Calas, défendu hier par Voltaire, mais sans avoir ni le prestige ni le talent de l'immense philosophe, je vole au secours de l'innocence bafouée. 
D'autant plus que je sais désormais qu'il souffre toujours depuis cette terrible nuit du 22 avril 2012, s'estimant assassiné tous les jours chez les Marocaisn par leur homophobie légale illégitime.  
Or, que l'on ne s'y trompe pas; une telle homophobie au Maroc est loin d'être populaire; elle n'existe que par la loi, n'étant pas partagée par les plus larges masses, car dans la société, les rapports entre les individus d'un même sexe sont fréquents et non seulement tolérés, mais assumés comme faisant partie de la conception totale du sexe chez les peuples arabes et berbères.
D'ailleurs, de tels rapports ne posent problème que lorsqu'on en parle; car alors, c'est la dure loi qui s'abat, celle des maîtres et non du peuple plus tolérant et moins pudibond que ceux qui le gouvernent, des élites coupées des réalités populaires.

Que le Commandeur des croyants abolisse une loi anti-islamique, antidémocratique et anti-humaine! 

Le Maroc, m'assure le papa d'Ihsane tient trop à son image de marque et ne veut pas qu'elle soit écornée à l'étranger. Aussi, M. Hassan Jarfi se retient-il d'agir pour revendiquer le droit de son fils, et ce afin d'éviter les foudres du régime. 
Or, si le roi du Maroc veut soigner son image, qu'il abolisse cette loi homophobe qui la ternit puisqu'elle est tout à la fois anti-islamique, antidémocratique et anti-humaine ! 
Que le roi convoque, par exemple, la réunion d'une commission, comme il l'a fait pour l'avortement, et qu'il la charge de se pencher sur la résilience en islam de la tradition judéo-chrétienne avec, pour thématique principale, l'homophobie, parfaitement étrangère à notre foi !
Car je le répète ici, l'ayant démontré : l'homophobie est absente du Coran et de la Sunna authentique telle que consignée par Boukhari et Mouslem; elle a été reprise par la jurisprudence majoritaire à partir de la Bible où elle est bel et bien présente.
C'est même le devoir du roi en qa qualité d Commandeur des croyants, car il respectera ainsi l'islam, agissant pour le rétablissement de ses vraies valeurs de tolérance et d'humanisme. Pour cela, il peut s'imposer du soufisme, l'islam populaire de ses sujets.

Je ne fais que rendre le dépôt de Dieu à son créancier

Je rappellerai, pour terminer, que c'est l'esprit d'Ihsane Jarfi qui est venu à moi sollicitant mon aide. Était-ce parce que j'ai publié à la fin de l'année de son assassinat un essai allant dans le sens de ce qu'il réclame comme droit ? 
Or, mes propres valeurs tout autant que celles de l'islam commandent de secourir ceux qui réclamant notre aide, notamment quand ils souffrent et ne trouvent pas de l'aide alors qu'ils sont en droit d'être secourus.
Il se trouve, en effet, que la Providence a bien voulu me doter d'une certaine faculté d'écoute des âmes en peine, incarnée ou désincarnée, car la survivance de l'a^me en islam est reconnue ainsi que sa capacité de communiquer avec les vivants. Pouvais-je donc ne pas écouter l'âme d'Ihsane désespérant des siens te de leur secours, souffrant tous les jours le martyre?
Qu'aurais-je donc dit à Dieu, au jour du Jugement, quand il me demandera : Qu'as-tu fait de ce que j'ai placé en toi de mes bienfaits pour servir le bien et alléger les peines de mes fidèles?  
En faisant ce que je fais, je ne remplis que mon devoir à l'égard de mon prochain, un innocent, bon musulman qui plus est, dont les qualités humaines ont été reconnues et saluées par tous ceux qui l'ont connu.
En saluant ainsi son esprit qui m'a honoré de venir à moi, cet esprit qui souffre toujours de l'injustice à lui faite et à ses semblables, je rappelle à tous ceux qui l'aiment et ceux qui veulent être justes que la seule façon de le faire est de rendre justice au Calas de l'islam  en réclamant et en obtenant l'abolition de l'homophobie au Maroc, son pays d'origine.
Ainsi aurais-je honoré les dons de Dieu placé en moi tout en lui étant reconnaissant de ses bienfaits auxquels tous ceux qui croient en lui ont droit. Car de tels bienfaits ne sont que le dépôt de Dieu à certains de ses pieux, à charge pour eux de les restituer à ceux qui en ont besoin. Ihsane Jarfi est l'un de ces créanciers qui est venu à moi faire état de sa créance. Je lui rends ce que Dieu m'a confié. Afin que justice divine soit faite, au ciel comme sur terre. 
Amen !