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mardi 19 août 2014

Une éthique politique 2

Pourquoi tient-on aux élections et à l'encre indélébile ?




J'avais déjà qualifié dans un autre article la situation en Tunisie de surréaliste. On, sait que le surréalisme n'est pas seulement ce degré élevé de l'art de vivre référant au mouvement révolutionnaire qui use des forces  psychiques libérées du contrôle d'une raison ayant perdu son magistère comme seul interprète des valeurs pour honorer autrement celles-ci à leur juste valeur. 

Le surréalisme peut également être cette attitude qui étonne par son caractère insensé, déraisonnable et excessif. Or, nous sommes surréalistes à ce titre aussi.

Le luxe d'élections en temps de guerre totale

En effet, au moment où la grave situation à laquelle notre pays est confronté appelle à l'union sacrée, on s'étripe et on se divise encore plus en tenant à organiser les élections qui deviennent un luxe en ces temps de périls monstres.
Comment comprendre cela sinon que les forces qui poussent dans ce sens   minimisent le risque couru par le pays ou se désintéressent tout bonnement de son salut, le chaos servant une stratégie occulte qu'ils auraient?

Aujourd'hui, personne de raisonnable ne peut considérer le péril terroriste comme mineur, sauf à vouloir en profiter, sinon l'alimenter ! Alors, pourquoi tenir à des élections dans les conditions actuelles qu'on a qualifiées de guerre toale? 

Derrière, il y a bien évidemment des intérêts partisans, ceux qu'on nous présente faussement comme étant l'intérêt du pays qu'on réduit à la tenue de ces élections érigées en manifestation suprême de la réussite de la transition démocratique.
On sait pourtant que la démocratie suppose la représentation du peuple; or, il a bien spécifié, de la façon la plus éloquente et dans son immense majorité, son désintérêt pour une telle opération électorale.

On sait aussi que ce qu'on présente en acquis révolutionnaire ne l'est que dans la mesure où c'est l'occasion pour la volonté du peuple s'exprimer. Ce qui n'est pas le cas, le scrutin choisi ne faisant que servir les partis dominants, renouvelant la légitimité des uns, en donnant une aux autres vers un fatal partage du pouvoir. Où est le peuple dans tout cela?

On nous parle, par ailleurs, d'élections transparentes quand elles sont organisées par une instance qui n'est indépendante qu'en théorie puisqu'elle est composée selon la répartition des sièges à l'assemblée, ce qui est loin de consacrer véritablement l'indépendance, l'assemblée ayant dégagé une majorité selon un scrutin majoritairement boycotté par le peuple. Il s'agissait donc d'une fausse majorité, une minorité se faisant passer pour majoritaire.

La honte de l'encre pour sous-développés

Ensuite — et on a vu l'ISIE à l'oeuvre —, les bavures n'ont pas manqué dans l'organisation des élections. Nous n'évoquerons ici que ce qui pourrait symboliser leur aspect de comédie en pointant ce qui doit être considéré comme un scandale électoral, je veux parler de l'encre dite indélébile.

Au mieux, l'usage de cette encre n'est qu'une opération commerciale juteuse n'ayant aucun intérêt pour la transparence de l'opération électorale; elle ne participe que de l'illusion du moment qu'on a choisi le système des listes électorales.

En effet, ou ces listes sont à jour, et alors l'encre n'a aucun intérêt, sinon l'ostentation; et qui a intérêt à entretenir les apparences, sinon celui qui cherche à cacher quelque chose de grave? Ou ces listes ne sont pas à jour, et dans ce cas, ce n'est pas l'encre qui sauvera le vote de la fraude, car c'est toute l'opération électorale qui doit être annulée étant entachée d'une irrégularité rédhibitoire.

On ne sait pas encore si l'ISIE va reproduire l'exemple de l'instance qui l'a précédée en usant de l'encre indélébile. Elle n'a pas intérêt, car sinon elle ne fera  que jeter par avance une ombre épaisse sur la régularité de toute l'opération électorale sans parler du stigmate d'arriération qu'elle accolera ainsi à notre pays, l'ISIE en premier pour incompétence à tenir des listes irréprochables.

Il va sans dire que reproduire une telle mascarade en Tunisie de cette encre pour sous-développés c'est aussi se mettre au service  des intérêts économiques faisant de nos élections un commerce juteux. 

L'ISIE a donc le dos au mur et doit s'expliquer. Qu'elle le fasse d'abord sur l'irréprochabilité de ses listes électorales dont dépendra ou non un recours à l'encre de la honte. Et nous finissons par cette question : ne tient-on pas aux élections pour cet aspect commercial justement ?