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vendredi 29 août 2014

Postmoderne Méditerranée 2

Lecture dans le discours de Laurent Fabius clôturant la conférence des  ambassadeurs de France 



Dans son discours de clôture de la conférence des ambassadeurs, ce vendredi 29 août, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international français a brossé un tableau alarmiste de la situation géostratégique mondiale, caractérisant l'année 2014, sur le plan international, comme ayant été celle de toutes les crises. 
Un monde de tous les dangers
Relevant la multiplication des conflits ponctuels meurtriers s’ajoutant à d’autres crises plus habituelles, mais encore plus dramatiques, comme la  crise sanitaire de la fièvre Ebola, la crise climatique et bien sûr la crise économique, il a estimé que cela crée une situation contribuant à nourrir dans l’opinion un sentiment de paninquiétude renforcée par la mondialisation des médias.
Il n'a évidemment pas manqué de parler de la situation en Libye, qui est pourtant de la responsabilité de la France en premier lieu, regrettant le désordre qui y règne, tout en trouvant le mot faible, et qui nourrit le terrorisme en Afrique.
Il a évoqué la Syrie l'estimant devenue un champ de bataille entre dictature et djihadistes, ce qui a contribué à la montée de l'Eiil.
Fustigeant ce soi-disant califat de la terreur, il a noté qu'il s’arroge des pouvoirs super-étatiques en matière de finances, justice, armée, pensée et vie ou mort, se gardant cependant de noter que cela se fait pour l'instant dans une indifférence internationale plutôt complice.
Par contre, il a noté que faute de puissances réellement régulatrices dans un monde dépolarisé, l'univers devient celui de tous les dangers. Ainsi, de nouveaux Etats sont de plus en plus à revendiquer une place accrue sur l'échiquier international tandis que les Etats dans leur forme connue ne détiennent plus le monopole de la force.
D'après lui, c'est l'éclatement de la puissance publique qui paralyse les mécanismes traditionnels de sécurité collective, surtout que le Conseil de sécurité des Nations Unies n’exerce pas assez son rôle de « juge de paix ». 
Des solutions classiques 
Si Monsieur Fabius a bien raison de résumer  la situation internationale actuelle comment étant celle de la multiplication des forces à contrôler et de la raréfaction, dans le même temps, des forces pour les contrôler, il a tort de ne dire mort sur les seules véritables solutions à apporter à une telle situation explosive.
Celles-ci ne peuvent être que des solutions de partenariat effectif impliquant une solidarité sérieuse entre les cultures commençant par rompre avec le paradigme qui est prédominant aujourd'hui et qui consiste à fragmenter le monde selon les seuls intérêts nationaux, dressant des frontières partout entre les hommes, les réduisant à ruminer leur dépit et leur aversion dans des réserves livrées au chaos entretenu ou toléré par un Occident arrogant et exploiteur.  
Car quand, comme le dit lui-même le ministre français, « des individus peuvent plus facilement qu’hier acquérir, amplifier et projeter leur capacité destructrice », que peuvent donc les États contre un tel danger ? Doit-on et pourrait-on mettre un policier derrière chaque citoyen et chaque étranger, soupçonner de terrorisme tous les étrangers?   
M. Fabius affirme bien que la France est en lutte contre le terrorisme sur le plan intérieur et extérieur et estime que la Communauté internationale se doit de pratiquer d’urgence contre ce mal une lutte coordonnée et sans faiblesse, plus particulièrement contre sa face hideuse qu'est l'Eiil. 
Il reste à se demander si cela ne relève pas du voeu pieux quand la politique étrangère des grandes puissances ne change pas de nature. Certes, s'agissant plus particulièrement de la guerre de Palestine, il affirme la nécessite de l'État de Palestine, mais ne dit mot comment y parvenir, gardant le silence sur le nécessaire retour à la légalité internationale du partage dont ne veut pas Israël et le soutien inconditionnel de l'Occident à la politique coloniale israélienne.
Innover en matière migratoire
M. Fabius vante à bon droit cet « atout exceptionnel et reconnu » de la France qu'est « son indépendance politique et son souci de l’universel »; seulement, le pays des droits de l'Homme fait-il assez usage de cet atout et dans tous les cas?
D'ailleurs, ne relativise-t-il pas de lui-même la portée de cet atout en précisant que « l'inaction envoie de mauvais signaux à ceux qui guettent pour bafouer le droit, violer les frontières, défier l’ordre mondial »? Cela n'est-il pas rien d'autre qu'un bémol apporté à un tel atout en poursuivant, par exemple, une politique indigne en matière migratoire, essentiellement basée sur le sécuritaire, abstraction faite des considérations humanitaires.
Pour que la France, comme il l'assure, « ne se résigne pas, ne s’aligne pas, et contribue à la sécurité, à la stabilité et au progrès », elle doit commencer à innover dans la gestion des migrations en Méditerranée, car les guerres au Moyen-Orient sont alimentées par des munitions humaines qui ne sont que ces jeunes interdits de circulation aujourd'hui en Méditerranée, empêchés ainsi de vivre leur vie comme tout le monde, et finissant de la mener différemment, versant dans la terreur, seule aventure leur restant pour perdre cette vie qu'ils ne peuvent gagner paisiblement.  
M. Fabuis parle de multilatéralisme organisé soutenant qu'il a besoin d'une Europe qui s'affirme, demandant que l'Union européenne s’intéresse à la fois au Sud et à l’Est, à tous les continents. L'un des objectifs de la politique étrangère française, affirme-t-il, est la relance et la réorientation de l’Europe afin que la politique extérieure de l'Union soit active, vigoureuse et ambitieuse. Or, elle le sera en commençant pas s'attaquer au grand tabou de la circulation humaine entre les deux rives de la Méditerranée.
Un autre des grands objectifs de la France, selon le ministre, est l’organisation de la planète et sa préservation; aussi agit-elle pour sa meilleure et sa plus juste organisation, mais aussi, pour sa préservation. Là aussi, disons sans nous tromper que pour sauver véritablement la planète, il nous faut d'abord sauver les hommes d'eux-mêmes en raffermissant entre eux les liens d'une solidarité effective commençant par le partage d'un même destin surtout quand ils sont réunis par une mer commune.


Publié sur Leaders