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vendredi 11 juillet 2014

De Daimoncratie à Postdémocratie 8

La boîte de Pandore des élections



Voici une autre voix juste qui sonne le tocsin d’alarme concernant les graves menaces que font peser sur le pays, sa stabilité et sa démocratie naissante les élections qu’on veut imposer au peuple. Car ce ne sont pas ces élections qui permettront la réussite de la transition démocratique, mais l’abolition immédiate des lois de l’ancien régime; les élections franches et honnêtes devant se dérouler dans le cadre d’un État de droit.

La mauvaise foi de la classe politique 

Il s’agit, cette fois-ci, de Zied Miled qui vient de dire les vérités amères que l’on ne veut pas entendre dans le sérail politicien.  

Comme nombre d’observateurs indépendants, il craint le pire à vouloir coûte que coûte organiser des élections mal préparées et mal ficelées dans les conditions actuelles périlleuses, notamment du fait de l’absence de l’Étzt de droit. Rappelons que le pays continue d’être régi par les lois de la dictature et les acquis de  la constitution restent lettre morte.

Il commence par fustiger la décision dogmatique des autorités qui ont défait l’ancienne ISIE dilapidant le précieux capital acquis. Il revient aussi sur la cabale qui a visé son président et qui a été orchestrée par le pouvoir en place. Il revient aussi sur les sévères critiques formulées par M. Jendoubi à l’égard de la loi créant la nouvelle ISIE. 

Tout cela confirme, s’il le fallait, la mauvaise foi démocratique dès le départ des autorités en place. Il démontre à qui croit encore à des élections honnêtes qu’elles ne serviront qu’à renouveler la légitimité perdue du parti islamiste au pouvoir.

C’est pour cela qu’il a tout fait pour s’assurer d’abord le soutien occidental, américain en premier, donnant les plus sûres garanties quant à la politique économique du pays. On sait que la philosophe du parti de Ghannouchi est ultra libérale, un capitalisme sauvage. Or, comme l’Occident entend faire de la Tunisie un marché pour ses affaires, quitte à ce qu’il n’y ait pas d’État de droit, juste une démocratie au rabais, réduite à des élections bidon. C’est ce que fait Ennahdha, et c’est ce que faisait la dictature. C’est pour cela que l’on ne veut pas de ce qui tombe pourtant sous le sens : l’abolition des lois de la dictature, car elles serviront la nouvelle dictature qui sera en plus morale.  

C’est ce que le peuple a compris en boycottant les inscriptions sur les registres et demain les élections. Malgré cela, on continue à bricoler au nom du droit pour réaliser ces élections qui mèneront le pays à la catastrophe. En effet, au mieux, elles ne concerneront qu’une minorité de votants, les sympathisants des grands partis. Et la majorité dans tout cela ? On n’en a cure !

La mise en oeuvre de la Constitution d’abord

Il ne s’agit pas de jeter le doute sur l’honnêteté des membres de l’ISIE actuelle et notamment de son président; il s’agit de rappeler une vérité : que des élections honnêtes ne peuvent avoir lieu dans un État de non-droit. Et c’est le cas en Tunisie. Le problème n’est donc pas celui de personnes, mais de tout un système. Et le système est mauvais, car c’est toujours celui de l’ancien régime.

On doit se souvenir à ce propos que même les démocraties les plus avérées n’échappent pas aux bavures et aux irrégularités et c’est l’État de droit qui les limite au strict nécessaire. Or, l’État en Tunisie est fortement embrigadé pour les deux plus grands partis.

Outre la précipitation des élections nationales, la mauvaise foi de nos politiciens est claire dans le choix du plus mauvais scrutin pour la Tunisie et dans le fait que l’on n’ait pas privilégié des élections municipales et régionales avant les nationales. Ce sont celles-ci qui auraient intéressé le peuple et qui s’imposent urgemment eu égard à la situation catastrophique de nos villes et villages. 

Mais nos politiques n’y vivent pas puisqu’ils ne sortent pas de leurs palais, ne connaissant rien et ne voulant rien connaître du martyre du peuple dans leur autisme avéré. Ce qui les intéresse, c’est le pouvoir et rien que le pouvoir. Pour cela, ils sont prêts à tout, y compris à violer la première exigence du peuple : la coupure avec la dictature.

Or, le peuple tunisien  — qui est bien plus intelligent qu’on ne croit — se charge de rappeler à cette classe qui ne mérite pas la confiance qu’on lui a accordée un jour, qu’aujourd’hui il ne veut pas d’élections nationales, mais de la mise en oeuvre immédiate de la constitution.

Comme ses ainées, hiers lors de la lutte pour l’indépendance, il exige une constitution, car celle)ci n’existe que quand elle est mise en oeuvre. Et cela ne peut se faire qu’en commençant par confirmer que  le système juridique de la dictature est caduc. Car, juridiquement, il l’est depuis l’abolition de la norme supérieure que fut la Constitution de 1959.

La classe politique a intérêt à sortir de son autisme et de faire montre d’humilité en suspendant le processus électoral de la honte. Si elle ne le fait pas, privilégiant ses intérêts et sa voracité du pouvoir, elle ouvrira la boîte de Pandore en Tunisie. Et elle en assumera seule la responsabilité !