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Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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dimanche 2 janvier 2022

Une exception Tunisie en puissance 3

 
De quoi sera faite, en 2022, l'heure de vérité pour la Tunisie ?

 

À n'en pas douter, la Tunisie a eu, depuis 2010, des rendez-vous avec l'histoire dont elle n'a pas assez tiré profit pour le bonheur de son peuple méritant bien mieux que sa condition actuelle d'asservissement à des lois scélérates dans un État qui n'est pas encore de droit, étant au mieux ce que je qualifie de simllidroit. De cet état de fait sont responsables toutes ses élites politiques s'étant révélées tout juste politiciennes. Il ne reste pas moins que le monde ayant changé, la Tunisie a forcément changé un peu, même si elle n'a pas encore réalisé ce dont son peuple sera bien capable au final : non seulement un État enfin de droit, mais aussi et d'abord une société de droits. Aussi l'année qui commence est-elle grosse, pour le moins, de ces abacules dont sera faite la future mosaïque politique de ce que je qualifie d'exception Tunisie, une Tunisie mosaïque au sens non seulement d'ensemble hétérogène bien structuré, mais aussi religieux, sa structuration référant aux doctrines et institutions ayant honoré un peuple, particulièrement juif, grâce à l'œuvre de l'un des siens, en l'occurrence son prophète Moïse. Si donc l'année 2022 doit être une heure de vérité pour la Tunisie, de quelles vérités ses élites doivent-elles avoir enfin le courage d'oser parler et pour quelles politiques tant sur le plan national qu'international, les deux plans étant intimement liés, les deux faces de ce que serait le Janus politique de la postmodernité ? J'avais déjà parlé de politique fondamentale, en référence aux sciences fondamentales dans le cadre d'une poléthique, une politique éthique retrouvant ses lettres de noblesse. En voici quelques aspects de ce qui serait une action judicieuse au local sans négliger l'international, nouvelle mouture du courage qui est de tendre à l'idéal en tenant compte du réel.    

Commençons pour une fois, eu égard à son importance incontournable aujourd'hui, avec l'international ne serait-ce que pour l'éminente raison géostratégique qu'est la situation du pays, son passé, mais aussi son devenir qui est loin de n'être que local, et ce que ses dirigeants le veuillent, l'acceptent ou le refusent.  Ayant appartenu au corps diplomatique tunisien, admis même au concours de recrutement de 1979 en seconde position, juste devant un récent ancien ministre des Affaires étrangères, j'ai toujours été en rupture avec les égarements du métier, rupture actée par les autorités de la dictature en 1996 et jamais réparée. Ce qui m'a permis de m'adonner à ce que je nomme diplomatie informelle et d'être, entre autres,  libre penseur du nouvel esprit de l'islam (NOESI-S) devant aider à sortir cette foi des Lumières de son obscurantisme actuel, ce que je nomme i-slam, un islam postmoderne. J'évoque en premier l'islam, car notre époque est celle du retour au sacré et que la religion islamique est devenue une arme majuere entre les mains des stratèges qui en usent et abusent du fait que ses adeptes n'osent pas l'aggiornamento que ses préceptes mêmes supposent et imposent. C'est le nouvel esprit dont je parle, résumé par l'orthographe i-slam, rompant avec la tradition obsolète surannée. Cela relève aussi de la pratique politique que j'appelle à transfigurer en poléthique, l'islam étant d'abord une politique se devant d'être éthique. Et c'est dans ce cadre que je n'ai pas arrêté à appeler à renouer avec cette part du legs lumineux de Bourguiba que fut son attitude à l'égard d'Israël. Or, il est d'autant plus navrant qu'on ne le fasse pas, la Tunisie ayant été la première à admettre la légitimité d'Israël, que les accords de normalisation de ses relations avec les pays arabes se multiplient et incluent même un pays éminent du Maghreb. On l'a vu d'ailleurs, on est face à une idylle maroco-israélienne qui après s'être cachée s'offre aux yeux, totalement décomplexée.

À ces deux aspects en politique étrangère, je rajouterai juste la nécessité d'exiger le visa biométrique de circulation ; cela suffira à manifester le rejet de la langue fourchue dominante en diplomatie , et dont je n'ai eu aucun regret à prendre mes distances étant devenue, au mieux, la caisse de résonance d'une langue de bois qui n'a pas honte de prétendre incarner la défense des intérêts d'un peuple. Or, ils y sont sacrifiés aussi sur le plan interne où l'on ne cesse de parler se sa souveraineté alors qu'il continue à ployer sous le joug des lois de la dictature qu'on ne prend pas la peine d'abolir ou, pour le moins, en suspendre l'effet pour les plus honteuses. On a pourtant voulu parler de révolution dans ce pays supposant la rupture avec le passé ; or ses turpitudes persistent malgré ce que j'ai préféré nommer coup du peuple et qui a été détourné de son cours ainsi que le supposé contrecoup devant en rectifier le cours. En effet, si au soir du 25 juillet 2021, le peuple a salué l'initiative du président Kaïs Saïed, c'était bien dans l'espoir de recouvrer enfin ses droits et ses libertés spoliées par l'ancien régime. Or, le président a agi comme les prétendus révolutionnaires du 14 janvier 2011 qui, bien que réalisant leur coup d'État au nom du peuple, et le simulant ainsi, n'ont pas satisfait les attentes populaires, maintenant en l'état la législation liberticide, qui est même scélérate, de la dictature. Ce qui a amené la défiance du peuple à l'égard de tous les gouvernements issus de la supposée révolution du jasmin, se contentant d'élections et de parlement émietté en guise de démocratie, une véritable daimoncratie, pouvoir des démons de la politique politicienne. Cependant, l'espoir populaire d’un contrecoup du peuple est demeuré vivace, une initiative au nom du peuple, mais tenant cette fois-ci compte de ses exigences. Ce que fit le président Kaïs Saïed et dit solennellement le faire, sans toutefois à ce jour tenir parole, prouvant être, au mieux, l'otage d'un lobby puissant, recrutant dans tous les partis politiques, celui du maintien du système juridique en vigueur, bien qu'il soit devenu illégal, et ce outre la scélératesse de nombre de ses dispositions dont certaines remontant au protectorat.   

Que faire donc, pour reprendre une célèbre question révolutionnaire ? L'impératif catégorique est de délaisser les sempiternelles pirouettes politiciennes, quelle que soit sa dénomination, pour se consacrer  à réhabiliter le 25 juillet 2021 afin d'éviter le cautère sur jambe de bois. Peu importe si le 25 juillet fut un coup de force, et même un coup d'État, ou une initiative salutaire pour le pays, en conformité avec la Constitution et surtout les attentes populaires, soit le contrecoup du peuple venant contrecarrer la dérive du coup du peuple, de 2011, faisant échec à la fausse révolution du 14 janvier. En effet, cette révolution était présentée comme devant finir avec la dictature en Tunisie en réinvestissant le peuple de sa pleine souveraineté. Ce qui supposait bien logiquement l'abolition sans tarder de la législation en vigueur et qui donnait toute sa réalité à la dictature, notamment ses textes les plus honnis, comme l'article 52 sur les stupéfiants qui a ruiné tant de vies innocentes, une loi honteuse qui symbolise les horreurs du régime supposé déchu. Or, elle est toujours appliquée, malgré ses horreurs, ayant été, et juste pour la forme afin de mieux tromper, à peine amendée. Outre cette ignominie, est encore en vigueur tout un cortège de lois immorales du Code pénal dont l'immoralité est aggravée par leur prétention à la moralité et surtout leur nature désormais illégale du fait qu'elles ont été annulées par les acquis en matière de droits et de libertés de la Constitution. C'est ce qui ne plaît peut-être pas au président de la République qui n'a rien fait encore pour abolir ou geler, pour le moins, de telles turpitudes juridiques. Pourtant, il ne cesse d'évoquer la souveraineté du peuple ! De quel peuple parle-t-il donc et de quelle souveraineté ? Serait-ce juste sa partie dogmatique et religieusement intégriste ayant été déçue par le parti islamiste qui était au pouvoir ? Que fait-il donc en direction des jeunes dont on saccage la vie pour un joint ou une amourette jugée haram, interdite par des moeurs tunisiennes. Or, celles-ci n'ont jamais été pudibondes ni favorables au regard des surveillants d'une morale devenue moraline, n'ayant rien avec la vraie morale de l'islam. Que fait M. Saïed pour empêcher les jeunes de se suicider, soit en reproduisant l'acte fondateur de la supposée révolution, soit en allant finir au fond de la Méditerranée dans une tentative désespérée de fuir un pays que ses gouvernants ont transformé en prison où il ne fait bon vivre qu'à une minorité de privilégiés ? Ou de s'illusionner retrouver dignité en s'adonnant au coup de feu sur les sentiers tortueux du terrorisme au prétendu secours de l'islam !                   

Que les élites, au pouvoir ou boutées hors d'un pouvoir dont elles ont abusé, osent donc relativiser le coup de force du 22 septembre 2021 en l'acceptant comme ayant été un mal nécessaire ; mais cela impose d'en réhabiliter la portée sur la plan indiqué de la réforme législative. C'est la seule façon de devenir crédible. N'oublions donc pas que  la crédibilité est le fait de croire et de faire crédit. Or, si cela doit dépendre d’une condition la relativisant, elle n’a plus le caractère absolu. Aussi, la crédibilité ne supporte pas restriction ! Notamment dans la nécessité d'abolir les lois et pratiques bafouant la souveraineté du peuple dont on se prévaut. Nemo audirur disait l'adage des anciens : Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude !