Il faut enterrer ALECA !
On annonce la réunion d’experts du côté européen et tunisien pour discuter, les 13 et 14 septembre, du prétendu Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), cet accord léonin que l’Union européenne veut imposer coûte que coûte à la Tunisie et fait pression pour obtenir sa signature en 2019.
Or, cet accord prétendu être complet et approfondi ne l’est nullement pour la Tunisie, ne l'étant que du point de vue des intérêts égoïstes de l’Europe et d'elle seule. Ainsi, en matière de liberté de circulation, il ne concerne que les marchandises et les services, ignorant les humains, pourtant seule véritable richesse de la Tunisie.
De même, il inclut l’agriculture se souciant peu de la sérieuse menace de ruiner le peu de ce qui reste en Tunisie d’un secteur agricole déjà sinistré et en piteux état. C’est d’ailleurs de ce volet que doivent débattre les experts.
Or, les Tunisiens ne doivent plus se limiter à ce qu’ils font actuellement : mettre l’accent sur l’aspect stratégique et épineux de la question pour juste solliciter, comme si l'on demande l'aumône, que l'Europe daigne accepter une formule ne bradant pas les intérêts et les droits des agriculteurs tunisiens. Comme ce qu'on propose actuellement : se limiter à une application graduelle de ce mauvais accord, méchant même, et dans le texte et dans l'esprit.
En effet, ALECA est à rejeter en l’état; du moins tant que sa philosophie n’aura pas changé pour devenir une convention équilibrée, véritablement respectueuse des intérêts des deux parties.
Aussi, pour accepter de discuter, la Tunisie doit demander l’enterrement d’ALECA et proposer de passer à ALECCA par l’intégration de la circulation humaine à l’accord.
C’est bien d’un Accord Libre Echange et Circulation Complet et Approfondi que doivent discuter les deux parties et non en excluant la libre circulation humaine devant être instaurée entre la Tunisie et l’Europe au plus vite et dans le cadre d’un espace de démocratie méditerranéenne à instaurer. D'autant plus que ce sera la seule solution sérieuse aux problèmes et drames actuels en notre mer commune.
Au départ, cette libre circulation doit se faire par la mutation du visa actuel en visa biométrique de circulation qui devient la règle en étant délivré gratuitement, et pour une durée minimale d’un an, à tout Tunisien, instaurant ainsi une sorte de libre circulation encadrée et rationalisée.
Et cela ne sera qu’une première étape précédant l’intégration de la Tunisie à l’espace européen en tant que membre de l’UE, car la Tunisie fait déjà partie de l’Union; mais juste de manière informelle, donc à ses détriments; il sera juste et logique, par conséquent, de formaliser tôt ou tard un tel état de choses par la fatale adhésion.
La réunion de ce jeudi officialisera-t-elle la demande tunisienne de la transformation d’ALECA en ALECCA ? C’est en tout cas l’intérêt de la patrie qui l’exige; soyons donc patriotes !
Publié sur Kapitalis