Pour un nouvel acte fondateur de la République : la réforme législative
Les dernières péripéties du travail de l'ARP ont montré le visage hideux de la politique en Tunisie qui n’est qu’escroquerie sinon banditisme dans certaines têtes; n’y a-t-on pas vu un député se dire kamikaze?
Si nos députés sont grassement payés pour offrir un tel spectacle, comment reprocher à nos jeunes, démunis de tout, de ne pas agir en forcenés ?
Sortir de l’illégalité actuelle
Il n’y a qu’une loi juste pour sortir le pays de cet état déplorable. Il est temps de mettre une fin définitive à la comédie actuelle, cet opéra bouffe de la politique à l’ancienne. Il urge donc de prendre un acte courageux et qui soit fondateur pour la nouvelle République. Et cela ne peut être qu’une réforme législative d’ampleur.
Cela pourrait même être comparable aux travaux de la Constituante puisqu’il les prolongera en mettant en oeuvre les droits et acquis d’une constitution restée lettre morte pour cause de lois scélérates toujours en vigueur, bien que devenues nulles de nullité absolue.
Le peuple ne peut plus se contenter de ce qu’on lui sert comme luxueuses futilités alors qu’il est prié de l’essentiel, telle cette cité de la culture qui est supposée servir l’art en commençant à le censurer comme on l’a vu avec le film tunisien « Le fil » qui a été refusé pour inaugure l’hommage rendu à Claudia Cardinale, l’une de ses héroïnes. Bis pis ! le film est toujours interdit de diffusion en Tunisie, selon le diktat de la dictature; et il n’est pas le seul, puisque la censure a repris de plus belle.
Il n’a plus besoin, non plus, d’une instance qui fait du théâtre de la nécessité d’établir la justice et la dignité dans le pays; or, cela ne se fait pas comme y a veillé l’IVD ne servant que des intérêts manichéens/
C’est d’un électrochoc qu’a besoin le pays pour son salut. Ainsi, afin de sortir du mauvais scénario qui se met en place avec la contestation des uns du vote d’hier de l’ARP et la résistance des autres au fi de la loi pour maintenir en activité au-delà de son mandat de l’IVD.
Sortir de l’État de similidroit
Un tel électrochoc, au-delà et même à cause du jeu hypocrite des élections municipales qui détournent l’attention de l’essentiel : l’arsenal répressif du pays doit être justement ma réforme urgente de ce dernier.
Or, les projets ne manquent pas, mais on les renvoie aux calendes grecques comme on diffère l’installation de la Cour constitutionnelle, une monstrueuse illégalité !
Parmi ces projets, il urge de ne plus attendre pour réaliser la salutaire révolution mentale - déjà effective chez les masses, et que les élites refusent - de proposer et voter au parlement non seulement le projet d’égalité successorale, mais aussi celui du Code des droits et libertés promis tous deux par le président.
On dit de ce dernier qu’il est pratiquement prêt et qu’il sera soumis à la discussion des experts et de la société civile. Qu’il le soit plutôt à l’ARP et qu’il soit précédé, par logique juridique et éthique, par la décision solennelle d’un moratoire à l’exécution par les juges des lois les plus scélérates comme cela se fait actuellement sans honte ni vergogne dans le silence déshonorant des juristes tolérant que des lois devenues nulles soient toujours appliquées.
Comment alors espérer fonder un État de droit sur d’aussi illégales lois ? Aussi, le seul acte fondateur de l’État de droit en Tunisie est de procéder sans tarder à la réforme législative afin de sortit de cet État de similidroit dont on se satisfait au nom d’un vicieux compromis qui n’est guère plus que compromission.