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vendredi 31 juillet 2015

Ordo amoris universalis 5

À quand des bancs publics sur l'avenue Bourguiba ?



On se targue d'avoir à Tunis nos Champs-Élysées que constituerait l'avenue portant le nom du fondateur de la Tunisie moderne.

Certes, l'avenue Bourguiba a un charme qui est augmenté par la gouaille tunisoise. Hélas, elle manque cruellement de ce qui lui ajouterait la plus belle touche romantique qui soit : des bancs publics !

On ne peut que s'étonner de n'en pas y voir, comme si les flâneurs n'avaient pas le droit de s'asseoir. À moins que ce ne soit par intention délibérée, une invitation détournée à ne point flâner ! Que n'insinuerait la peur des foules !  

Le Tunisien est sensuel par nature

Il est vrai que les bancs publics ont, depuis Brassens, une réputation qui est plutôt sulfureuse aux yeux de toutes autorités pudibondes. Or, elles le sont dans notre pays.

Propices aux amourettes, les bancs publics encouragent bécots et tendres bisous, plus belle expression de ce sentiment fabuleux chez l'humain : l'amour.

Or, y a-t-il mieux que la bécothérapie (1) pour alléger la crise en notre pays, prenant inconsciemment source dans la négation du droit de s'aimer les uns les autres et surtout de le manifester de la manière la plus naturelle chez le Tunisien : sensuellement ?

Car en censurant l'amour en Tunisie, on ne fait qu'encourager la haine; le terrorisme n'est-il pas un manque flagrant du savoir basique d'aimer?

L'être humain qui n'aime plus hait facilement ! Et notre jeunesse est harcelée constamment pour la moindre manifestation de liberté, pas nécessairement sexuelle, même tout juste sensuelle.

Ce qu'elle ne saurait s'empêcher d'être, la sensualité étant une constante de sa psychologie, la forme la plus naturelle de la convivialité; c'est que le Tunisien est sensuel comme il respire. L'empêcher d'assumer sa sensualité est donc le plus grand tort qu'on lui fait.(2)

Une politique amoureuse pour la Tunisie

Alors, à quand une pratique amoureuse de la politique en Tunisie avec l'abrogation des lois scélérates compromettant la culture des bons sentiments chez le peuple par leur répression de l'amour et de ses manifestations aux retombées exclusivement bénéfiques ?

Dans cette attente,  l'apparition enfin sur notre plus belle avenue de bancs publics serait la plus belle manifestation d'une gouvernance sage, en harmonie avec le climat mental du pays, foncièrement hédoniste.(3)

Rêvons donc un peu d'un temps prochain où la gouaille tunisoise, alliée à la sensualité de notre jeunesse, est enfin encouragée en autorisant la jeunesse à se bécoter sur les bancs publics !

Quel plus beau pied de nez cela serait aux pudibonds de tout poil !  Et quelle meilleure façon de lutter contre le terrorisme, surtout mental : encourager à aimer son prochain pour ne pas avoir à lui faire la guerre !
 
On a désormais l'obligation de choisir enfin entre encourager Éros dans notre pays ou Thanatos; c'est une question éminente de responsabilité politique et non seulement éthique. Alors, MM Essebsi et Essid, donnez donc l'ordre de doter l'avenue Bourguiba de bancs publics !

Il est temps que l'esprit de l'illustre fondateur de la Tunisie puisse y trouver sur quoi se reposer.

NOTES :

(1) C'est le néologisme que je théorise dans mon essai : Guérir l'Alzheimer. Manifeste hors poncifs, L'Harmattan, 2012. Une extension de la thématique en arabe vient de paraître chez Afrique Orient :
التعافي من الألزهايمر. حول أسطورة شبه مرض
(2) Homosensualités maghrébines, érosensualité arabe : Douce sociologie de la libido tunisienne (livre à paraître bientôt) :
http://tunisienouvellerepublique.blogspot.fr/2015/06/erosensualite-arabe-9.html#more

(3) Indubitablement, c'est ce que traduit le qualificatif le mieux approprié au Tunisien dont on dit qu'il est "ayach" !

Publié sur Al Huffington Post