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dimanche 7 juin 2015

Vox populi 6

Ce qu’implique la campagne «Où est le pétrole»




Il est une constante en politique, l’usage du faux pour paraître dire le vrai ou la déformation de la vérité pour une fausse cause, une supercherie.

Cela est d’autant plus fréquent qu’il relève d’une conception antique de l’art politicien; ce qui en devient honteux à un moment où la politique est appelée à être éthique, une poléthique.

La campagne « Où est le pétrole » relève d’une telle politique immorale.

Un populisme hors de saison

Les tenants de cette campagne semblent être bien connus, les plus visibles ayant été au pouvoir au plus haut sommet de l’État, les moins visibles agissant en douce, se retrouvant encore dans les allées ou non loin du pouvoir.

Des deux côtés, on est bien aveugle aux réalités et aux intérêts stratégiques du pays, car la Tunisie n’est pas un pays de pétrole.  Certes, ses revenus sont mal répartis, mais ce n’est pas une raison pour pratiquer le mensonge.

Les responsables de la campagne qui étaient au pouvoir le savent bien et ils cherchent à se dédouaner en prétendant ne pas avoir connu la vérité. Ce faisant, ils se déclarent d’eux-mêmes avoir été indignes d’exercer le pouvoir. Car celui qui a versé une fois dans l’indignité, quelle qu’elle soit, demeure à jamais indigne.

C’est ce que savent les  initiateurs de la campagne, ce qui les fait recourir à une campagne démagogique pour se refaire une virginité grâce à un populisme passé pourtant de mode, puisqu’on ne trompe plus un peuple bien plus mature que ses supposées élites.

Des ambitions politiciennes

Les ambitions politiciennes de ceux qui tirent les ficelles dans les coulisses sont plus qu’évidentes aux observateurs. Ils veulent soit peser sur la réalité du pouvoir dans le sens de leur dogmatisme soit y revenir pour resservir leurs ambitions propres.

Ce faisant, peu leur importe les intérêts du peuple vivant sous le seuil de la pauvreté ; c’est leur faim vorace de privilèges qui les guide. Pour cela, la situation dans le pays doit demeurer en continuelle tension propice à leurs basses menées.

Ils se doivent de savoir, cependant, que les moyens indignes mis dans leur campagne ne suffiront pas à détourner le peuple tunisien de sa destinée qui est d’être celui par qui le salut arrivera dans la région méditerranéenne et dans le monde arabe musulman.

Le modèle tunisien existe bel et bien et c’est pour cela qu’il en irrite plus d’un ; et le peuple tunisien — celui qui compte et non les minorités activistes — l’incarne dans sa vie de tous les jours.

Nécessité de consolider l’État de droit

Que ceux qui veulent vraiment servir le peuple cessent donc de le prendre pour un troupeau de benêts ; s’il y en a en Tunisie, ce sont bien eux ! Et s’ils ne veulent plus l’être, s’ils entendent être réellement au service de ce peuple, qu’ils agissent dans le sens de ses exigences.

Celles-ci consistent dans l’octroi de plus de droits ; ce qui nécessite la réforme urgente de la législation nationale héritée de la dictature dont la marque majeure est le caractère scélérat de certaines de ses dispositions devenues contraires à la Constitution.

En effet, pour contrer les menées s’attaquant à l’État de droit, telle cette campagne de désinformation, il importe de consolider la société des droits avec encore plus de libertés, notamment dans le cadre de la vie privée. Ce qui impose donc d’abolir au plus vite la législation de la dictature dans ce qu’elle a de plus liberticide en termes de mesures violant les droits de l’homme.

Donner de suite davantage de droits aux citoyens dans leur vie privée, c’est satisfaire de la meilleure façon la condition sine qua non d’accès à la démocratie qui est le respect de l’altérité.

Dans le même temps, cela répondra à ce trait typiquement tunisien qui est le besoin d’être toujours rassuré. Or, il n’y a rien de mieux que la loi pour le faire et des droits concrets à reconnaître, de nature à favoriser un vivre-ensemble paisible.     

Dans ce cadre, un projet de loi* a été soumis aux députés et aux autorités tendant à abolir l’injuste article 230 du Code pénal instaurant une homophobie illégitime en Tunisie. Qu’on le traduise donc incontinent en loi afin de prouver que l’on agit bien en Tunisie pour la démocratie et l’État de droit !

 


Publié sur Al Huffington Post