20 mars 2015 : J’aime la Tunisie, je rends ses libertés à son peuple !
Ce qui ne nous tue pas nous renforce, dit le philosophe. L’attentat terroriste qui a endeuillé notre chère Tunisie était prévisible. Car le terrorisme n’est pas seulement le fait de jeunes dévoyés, devenus criminels.
Il est aussi dans des têtes supposées bien faites qui manipulent la détresse de tant de jeunes privées de leurs droits de vivre leur vie en toute liberté et qui basculent ainsi dans la détresse.
Mais le terrorisme est surtout la manifestation d’une détresse due à une misère sociale. C’est une telle misère qu’il convient de combattre au plus vite pour assécher les sources du terrorisme.
Allers aux sources occultes du terrorisme
C’est aux sources occultes qu’il faut également s’attaquer, ces supposées élites qui osent parler de l’islam en le dévoyant, en faisant une machine de guerre alors qu’il est d’abord une éthique de paix et d’amour.
Ceux qui, le jour même où notre pays est endeuillé, vantent les mérites de la lutte armée appelée jihad n’ont rien compris à l’islam où le petit jihad est fini depuis longtemps. Aujourd’hui, il n’y a plus que le jihad akbar, l’effort maximal sur soi pour donner le meilleur exemple aux jeunes générations.
Il est donc temps que nos politiciens se décident à mettre en œuvre le caractère d’État civil de la Tunisie. Cela suppose que toues la législation contraire aux libertés privatives des citoyens soient abrogées au plus vite. Et dans ces lois, il y a bien toutes ces lois supposées morales et d’inspiration religieuse quand elles ne sont qu’immorales et d’inspiration répressive.
Je veux parler, par exemple, de la législation sur les drogues douces qui font quotidiennement banqueroute du futur de tant d’innocents les détournant pour un malheureux joint vers la délinquance.
Je veux parler de la loi homophobe qui empêche des jeunes de vivre normalement leur sexualité et qui, en les condamnant à la prison sans avoir fauté, les fait se dresser contre la société en apprenant la révolte dans les prisons.
Je veux parler aussi de toutes ces dispositions juridiques qui permettent aux forces de l’ordre de surveiller la vie privée des gens, réprimant des actes nullement préjudiciables pour l’ordre public au lieu de s’occuper de ceux qui appellent à la haine et sème la violence par des propos tombant pourtant sous l’empire de la loi.
Je veux parler de ces patrouilles qui surveillent nos côtes pour empêcher les gens de tenter l’aventure de la liberté au lieu de renforcer nos frontières terrestres que des hordes sauvages menacent.
Le vermicide de nos vers terroristes
Il est temps que la Tunisie, parce qu’on l’aime, parce qu’elle le vaut, soit le pays des libertés et de la joie de vivre ! Il est temps, si on aime notre cher pays, d’en faire un amour de pays en rendant ses libertés à son peuple !
Pour cela, il nous faut abolir de toute urgence les lois hypocrites qui sont les graines du terrorisme. Ce ne sera qu’en retrouvant ses libertés que le peuple aura confiance en ses élites, se solidarisant avec eux, faisant bloc derrière ceux qui auront prouvé aimer vraiment la Tunisie. Ainsi, tout le peuple ou presque défendra son pays.
Et on saura alors qui aime la Tunisie parmi ses enfants et qui ne fait que semblant, ayant un mental terroriste, ne croyant qu’à l’exclusion et à la répression des moindres tentations libertaires chez un peuple né libre et qui le restera envers et contre tous les tartuffes de la religion et de la morale. Car la morale du Tunisien est éthique, non point prude.
Que le gouvernement, s’il est donc sincère dans sa volonté de lutter contre le terrorisme, s’attaque d’abord au terrorisme qui se niche dans les mentalités ! C’est en abolissant toutes les lois contraires aux libertés qu’il démasquera tous ceux dans le pays qui soutiennent en catimini les terroristes. Ceux-là doivent prouver, en acceptant l’abolition des lois scélérates, qu’ils ne nourrissent pas, par leurs idées et leurs paroles, le terrorisme en Tunisie.
Car ils sont comme une cinquième colonne infiltrée chez nous. Et un tel ver est bien présent dans le fruit Tunisie. Et le vermicide existe.
D’une part, il découlera d’une réforme juridique abolissant les lois scélérates de la dictature qui redonnera au peuple sa liberté de peuple digne de la démocratie. D’autre part, il prendra son assise sur une diplomatie qui osera revendiquer, au nom de la dignité du Tunisien, le libre mouvement pour les ressortissants tunisiens sous visa biométrique de circulation.
Seul un espace de démocratie et de liberté redonnera espoir à nombre de jeunes qui étouffent de ne pouvoir vivre normalement, finissant par répondre à l’appel de l’aventure qui est aujourd’hui le terrorisme.
Publié sur Al Huffington Post