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dimanche 1 février 2015

Du fair-play au fair-pray 7

Faire de notre échec un succès




La défaite est toujours amère, dure à encaisser; et on se focalise sur la déception immédiate, négligeant la leçon qu'elle emporte. Car dans la vie des humains,  toute défaite est grosse de succès futurs; si du moins on ne la fait pas avorter.

La Tunisie a été batture par la Guinée équatoriale dune manière irrégulière; mais quand est-ce que la pratique humaine du sport fut régulière ? Elle est aussi imparfaite que les humains, et  contrairement à ce qu'on n'arrête pas de répéter à l'occasion de cette cruelle défaite, c'est loin d'être propre à notre continent africain qu'on stigmatise ainsi à tort.

Dans le sport, dans tout le monde, la fraude, les erreurs et les malversations sont la règle, comme c’est le cas dans les rapports humains, surtout quand l'éthique est absente. Or, le sport obéit aujourd'hui moins à la loi du fair-play et de l’éthique qu’à celle de l'argent roi !

Pourtant, on se laisse ainsi aller à un sentiment de victimisation qui cache mal un complexe patent. Il est à la fois de supériorité et d’infériorité : à l'égard des Africains, d'aucuns affirment: l'Afrique ne nous mérite pas ! à l'égard des Européens, d'autres soutiennent : on n'est pas au niveau de l'Europe !

 On ferait mieux de prendre la réalité telle qu'elle est, essayant plutôt d'agir non pas tant pour la modifier, car cela ne dépend pas de nous seuls, mais pour faire ce qui est en notre pouvoir. Cela revient à rectifier ce qui ne marche pas en nous ; et c'est ainsi qu'on peut efficacement contribuer à changer les choses alentour.

Tout le monde le disait avant le match : l'équipe de Tunisie est loin d'être parfaite, ses insuffisances étant flagrantes; est-ce si surprenant donc qu'elle perde ? Certes, on aurait plus facilement admis la défaite si cela s'était passé à la régulière, mais la donne ne change en rien, bien au contraire.

C’est que personne n'ignorait avant le match que la Tunisie avait aussi à jouer contre l'arbitre et qu'elle se devait de ne pas tomber dans le piège consistant à ne pas lui faciliter la tâche; or, ce qu'on fit paradoxalement. D'abord, en ne pratiquant pas une stratégie suffisamment offensive pour non seulement mener à la marque, mais la doubler et la consolider. Ensuite, en lui donnant le prétexte du penalty. Car ce dernier n'a pas été sifflé sans complicité objective tunisienne !

De fait, tout laisse à penser que la Tunisie est descendue sur le terrain sans trop de volonté de gagner coûte que coûte, plombée par le doute et par une intériorisation dommageable de ses insuffisances. C'est cela qui lui fit, au vrai, perdre sur le fil une victoire à sa portée ; car le moral, le mental, est toujours à soigner. Et s'il est un effort particulier à faire, chez nous, à tous les niveaux, c'est à ce niveau-là !

Qu'on se le dise donc : le moral du Tunisien laisse à désirer. Toutes ses faiblesses et ses échecs, surtout les plus cruels comme le dernier en date, viennent moins d'un manque de talent — qui est par ailleurs évident et original — ou de l’injustice d’autrui — inévitable lorsqu’on y prête le flanc —, mais d'une absence de volonté assez forte pour concrétiser la force qu’on en soi. Et cette volonté défaillante est le fruit d'un mental friable.

Que la défaite d'hier soit donc bénéfique pour la Tunisie à tous les niveaux, pas seulement au plan sportif ! Qu'elle nous permette de faire de nos échecs de beaux futurs succès. Car, comme dit la publicité : la Tunisie le vaut bien, just do it !