Qu'attendre pour suspendre la loi sur les stupéfiants et élargir ses victimes ?
Depuis l'annonce par le ministère de la Justice que ses services travaillaient à la révision de la loi sur les stupéfiants, on n'a rien vu venir. S'il est heureux que ce département en charge aussi des droits de l'Homme ait enfin convenu de la nécessité de revoir cette loi scélérate, il est malheureux que l'on cherche à user de la politique politicienne consistant à jouer de l'oubli pour envoyer une telle réforme importante à la trappe.
Or, le voilà que le ministre démissionne sans avoir tenu parole dans sa volonté de contribuer à fonder l’État de droit !
Car il s'agit d'une des lois scélérates de l'ancien régime par laquelle il brimait la société et sa fine fleur, la jeunesse. D'ailleurs, cette loi n'est pas la seule, et tout le système de la dictature doit être solennellement suspendu avant les élections.
C'est là un acte, non seulement impératif de justice qu'attend le peuple, mais aussi de conscience hautement symbolique manifestant l'attachement à l'esprit de la Révolution et à l'État de droit.
Il serait salutaire sur cette loi pour laquelle on a pris un engagement ferme, mais aussi pour toutes les autres, que nos responsables agissent de manière plus sérieuse, en associant par exemple la société civile qui est la première concernée et sans l'investissement de laquelle on n'aurait pas mis cette loi infâme au pilori.
De plus et c'est encore plus urgent, il est nécessaire décider tout de suite la suspension pure et simple d'une telle loi de la dictature ainsi que celles qui sont les plus scélérates en attendant la refonte complète de tout l'arsenal juridique liberticide du pays.
Pour la loi sur les stupéfiants, à l'exception des dispositions relatives au trafic, on doit abolir tous les aspects néfastes pénalisant les consommateurs, souvent d'innocentes victimes.
Enfin, que le ministre de la Justice — même démissionnaire — n'oublie surtout pas qu'il est aussi en charge des droits de l'Homme. Or, les droits de l'Homme imposent des obligations morales comme, en l'occurrence, d'élargir instamment toutes les victimes de cette loi dont il a été admis le caractère scélérat.
C'est, d'ailleurs, à ce niveau que la volonté ministérielle de rendre justice en la matière semble viciée à la base du moment qu'il s'abstient d'examiner la libération de toutes les victimes de cette loi au lieu de les laisser croupir en prison, la plupart juste pour un malheureux joint ?
Alors, même s'il est sur le départ — et surtout de ce fait — on attend que le ministre honore la mission qui est (a été) la sienne en servant en conscience les droits humains. Qu'il donne les dernières instructions pour que l'on ne s'avise surtout pas à un simple replâtrage de façade de la loi; qu'il engage la réforme dans le bon sens avant de partir pour qu'il soit difficile de revenir dessus, et ce en dépénalisant toute consommation privée, ne pénalisant que le trafic, comme c'est la tendance partout dans les pays démocratiques.
La jeunesse comme la parole donnée attendent confirmation, Monsieur le Ministre de la Justice et des droits de l'Homme, surtout que vous entendez partir; laissez donc de vous le meilleur souvenir!