Qu'attendre pour la suspension de l'application de la loi sur les stupéfiants et l'élargissement de ses victimes ?
Le ministre de la Justice a annoncé récemment que ses services travaillaient à la révision de la loi sus les stupéfiants. Il est heureux que notre responsable en charge aussi des droits de l'Homme ait enfin convenu de la nécessité de revoir cette loi scélérate, l'un des résidus de l'ancien régime.
Ce réveil tardif de la conscience à ce que commandait pourtant l'esprit de la Révolution se trouve cependant relativisé par la gestion inconvenante du dossier.
En effet, pourquoi ne pas associer de manière plus sérieuse la société civile qui est la première concernée et sans l'investissement de laquelle on n'aurait pas mis cette loi infâme au pilori ?
Ensuite, pourquoi ne décide-t-on pas tout de suite la suspension pure et simple de cette loi en attendant sa refonte, en prévoyant des restrictions concernant juste le trafic, mais en supprimant les aspects néfastes pénalisant les consommateurs, souvent d'innocentes victimes?
Enfin, et c'est là où la volonté ministérielle de rendre justice en la matière semble viciée à la base, pourquoi ne pas libérer les victimes de cette loi au lieu de les laisser croupir en prison, la plupart juste pour un malheureux joint?
Que le ministre de la Justice n'oublie surtout pas qu'il est aussi en charge des droits de l'Homme. Or, les droits de l'Homme commandent d'élargir instamment toutes les victimes de cette loi dont il a été admis le caractère scélérat.
S'il ne le fait pas, assurément, il n'honorera pas la mission qui est la sienne de servir en conscience les droits humains.
Et que ses services ne s'avisent pas à un simple replâtrage de façade de la loi; qu'ils fassent une véritable réforme, dépénalisant toute consommation privée, ne pénalisant que le trafic, comme c'est la tendance partout dans les pays démocratiques.
À bon entendeur !
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