Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

mardi 20 mai 2014

Une Tunisie jeunesse 3

Non, M. Jomaa, Azyz ne s’est pas trompé; c’est la loi qui est mauvaise !


Azyz Amami passe devant ses juges au moment où c'est la loi pour l'infraction de laquelle il est poursuivi qui doit être jugée et condamnée; car c'est une loi scélérate, confectionnée par l'ancien régime pour un État dictatorial. On nous dit que notre justice est désormais indépendante; on veut bien le croire et elle a, à l'audience de M. Amami, l'occasion de le démontrer.

Une loi scélérate

Dans cette attente, réflexes anciens obligent, tournons-nous à celui qui est en mesure d'aider à ce que les choses changent salutairement selon le système ancien que d'aucuns veulent maintenir en vigueur.

M. Jomaa, puisque c'est de lui qu'il s'agit, dans la conférence de presse faisant le bilan de ses cent jours à la tête du gouvernement, a eu le tact nécessaire de ne pas fuir la courageuse question qui lui a été posée sur l’injustice faite au symbole de la révolution qu’est M. Azyz Amami.

Certes, sous le regard de glace de son ministre de l’Intérieur, il a osé dire que la loi devait être changée et que l’intéressé lui était sympathique.

C’est peut-être beaucoup eu égard au type de discours auquel on est habitué; mais c’est aussi trop peu par rapport au discours qu’on attend d’une compétence apolitique.

Il aurait fallu toutefois dire les choses très clairement : que cette loi, en tant que disposition de l’arsenal juridique du régime déchu, est une loi scélérate, qu’il importait d’abroger incontinent.

Il aurait dû aussi demander l’élargissement de la victime du jour d'une telle loi injuste et en profiter pour lancer un appel solennel à revoir tout l’arsenal répressif de la dictature. Et, en attendant, il aurait eu à ordonner à ses ministres de décréter, chaque dans son rayon d’action, un moratoire à l’application des lois qui sont le plus en contradiction avec la nouvelle constitution et les droits et libertés nouvellement consacrés.

Au lieu de cela, M Jomaa a choisi de botter en touche en usant d’une lapalissade, à savoir que tout le monde se trompe, surtout les jeunes.

Sur ces points, M. Jomaa, n'a pas eu raison, non plus; ce sont les adultes qui se trompent le plus en Tunisie, davantage que les jeunes, car ils ne craignent rien, leurs bourdes n’étant pas sévèrement sanctionnées. Surtout, ils ne risquent pas, comme nos jeunes, pour un malheureux joint, un rapport sexuel ou une parole de travers, d'avoir leur vie démolie.

Abolir les lois liberticides de la dictature

M. Jomaa, il est temps que vous fassiez pleinement montre de votre talent! Vous n’étiez, peut-être, pas bien conseillé par le responsable de votre communication, et le voilà parti. Mais il ne suffit pas d’avoirs de bons conseillers, car vous en êtes entouré; il faut oser avoir la bonne politique. Et c'est de votre seul ressort.

Permettez que je vous dise qu'elle commence par détricoter toutes les lois liberticides de la dictature. Sinon, quelle différence y a-t-il entre vous et un premier ministre de Ben Ali? Lui servait un dictateur et vous servez certes le pays, mais sous le règne de son arsenal juridique arbitraire.

Démontrez au peuple que vous êtes bien au service de sa révolution qu'on commence à remettre en doute et commencez par la déclaration immédiate du gel d'application des lois les plus scélérates en attendant une réforme juridique salutaire qui tarde cruellement. Vous le savez, celle-ci est bien plus importante que les élections projetées qui servent moins le peuple que les grands partis et leurs dirigeants.  

On dit d'ailleurs qu'elles n'auront plus lieu ou qu'elles n'auront aucune conséquence sur votre maintien à la tête du gouvernement pour cinq années au moins. Alors, évitez dès maintenant que l'on vous compare au Combattant suprême président à vie, ou au dictatuer Ben Ali qui aurait bien voulu l'être!

Abolissez les lois de la dictature, vous vous assurerez alors la meilleure aura de démocrate, sinon de révolutionnaire, que ne donnent plus les élections formelles, surtout celles qui se préparent et qui sont cousues main pour la relégitimation du duo de partis dominant actuellement la vie politique bien que cela se fera au grand dam des intérêts du peuple. 


Publié sur Leaders