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mercredi 23 mai 2012

Un monde postmoderne 7

Lettre à Madame Marisol TOURAINE, ministre des Affaires sociales et de la Santé : Au nom du principe de précaution, alertez sur la nocivité avérée des médicaments contre l'Alzheimer !

Madame la Ministre,

C'est sur un sujet grave et de portée nationale que je souhaite attirer votre attention. Il est avéré aujourd'hui que les médicaments censés traiter l'Alzheimer sont bien plus nocifs qu'on le croit.
Aux États-Unis, la plus grande sommité médicale en la matière parle même, dans un livre retentissant publié début janvier 2008, du « mythe de la maladie d'Alzheimer »[1] soutenant catégoriquement que « les traitements existants sont très peu efficaces et l'espoir d'un remède basé sur un acte de foi et des extrapolations non évaluées ». Invitant ses confrères à éviter à leurs malades le piège du modèle dominant et stigmatisant de la maladie, leur conseillant de leur dire, en guise de diagnostic, avoir la « soi-disant maladie d'Alzheimer », il insiste sur le fait de plus en plus acquis que l'Alzheimer n'est que l'évolution normale du vieillissement cérébral, revenant ainsi à la conception classique.
Dans un colloque en Sorbonne fin mars, ayant exposé sur une approche sociologique postmoderne de l'Alzheimer,[2] j'ai pu écouter le témoignage du plus éminent représentant de cette affection en France, le Professeur Olivier Saint-Jean dont le service reste une référence à l'Hôpital Européen. Or, s'il n'ose pas aller de front à l'encontre de l'establishment médical français, continuant à nourrir l'espoir (fallacieux désormais, ce qu'il n'ose dire) que le traitement chimique puisse ralentir la maladie, il confirme toutefois que dans son service l'administration des médicaments ne dépasse généralement pas une poignée d'années, leur nocivité sur le malade étant assez tôt prouvée, amenant l'arrêt de toute médication chimique.
Cela entérine, par l'expérience, le propos des spécialistes américains qui mettent en garde contre le « couloir de la mort » dans lequel on fait entrer le malade en le soumettant au traitement chimique. En lieu et place, ils conseillent le retour pur et simple à la prise en charge du malade tel qu'elle se pratiquait dans les sociétés traditionnelles dans lesquelles le malade reste souvent chez lui, entouré des siens, sans prise médicamenteuse altérant son bien-être. S'adressant aux malades, ils sont clairs et péremptoires : il faut éviter de prendre le moindre médicament prescrit pour cette maladie et « faire ce que vous voulez aussi longtemps que vous le pouvez ».
Car aujourd'hui, on s'accorde à dire, pour peu que l'on reste indépendant des intérêts des laboratoires pharmacologiques, que « la complexité des phénomènes rend absurde la notion de trouble cognitif léger (mild cognitive impairment) situé entre la démence et le vieillissement normal ». Ainsi, au Japon, le terme de démence est-il désormais banni des enceintes médicales !
Et partant du fait que « les personnes en proie à des troubles cognitifs conservent un potentiel de vitalité, d'épanouissement et même de sagesse tout au long de leurs années de déclin », on conseille de les insérer dans une société de troubles cognitifs admis pour y demeurer partie prenante et ce, entre autres, à travers des projets intergénérationnels.
Or, c'est ce qu'ont toujours pratiqué nos ancêtres avant que la médicalisation à outrance ne change nos habitudes, bien plus, à l'origine, sous l'effet d'une course à l'exclusivité que d'une vraie conviction quant à la validité de l'intérêt d'individualisation de la maladie que n'osa même pas identifier celui dont elle porte le nom.[3] Surtout que nombre de voix autorisées attestent aujourd'hui que le ratio bénéfices / inconvénients qui doit commander toute prescription est désormais en défaveur du malade.
Certes, la conviction en l'utilité de l'approche biomédicale est bien incrustée dans la mentalité des gens, mais elle est aussi prégnante chez les médecins et les autorités sanitaires qui continuent à entretenir l'illusion de l'utilité des médicaments prescrits pour l'Alzheimer malgré tout ce qu'ils induisent désormais comme risques certains.
Voici, au reste, ce que dit la conclusion d'une étude de longue durée, parue dans The Lancet Neurology, montrant qu'il y a une forte hausse des risques d'effets secondaires graves et de mort chez les patients recevant ces médicaments en plus de l'accélération de la détérioration mentale : « Si quelqu’un diagnostiqué avec la maladie d'Alzheimer "se conduit mal" et manifeste des symptômes neuropsychiatriques, comme l'agressivité et l'agitation, c’est qu’il a souvent reçu des médicaments antipsychotiques. Il s'avère maintenant que cette pratique peut être mortelle. »[4]
J'ai personnellement vérifié la réticence de nos praticiens à reconnaître cet aspect essentiel et novateur dans leur activité, y compris de la part de ceux en charge du Plan national d'Alzheimer. Ainsi, lors de récentes rencontres d'Hippocrate de l'Université Paris Descartes dédiées à l'Alzheimer, on ne jugea nullement d'intérêt le fait d'évoquer cette nouvelle approche de la maladie, ne serait-ce que pour la réfuter, éventuellement.   
Une pareille attitude négative venant du corps médical, qui semble s'intéresser bien plus à la maladie qu'au malade, donne raison à la critique des auteurs du « Mythe de la maladie d'Alzheimer » lorsqu'ils expliquent la dérive actuelle vers des médicaments devenus dangereux par les intérêts des « multinationales pharmaceutiques et certains experts qui s'emploieraient à entretenir l'inquiétude et l'effroi pour alimenter le financement de leurs travaux ». 
Aussi, au nom de l'intérêt général, je crois qu'il est du devoir de votre ministère de parler, pour le moins, de cette approche moins réductrice et plus humaniste du vieillissement cérébral et qui assume la complexité des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux, culturels et environnementaux impliqués par la soi-disant maladie d'Alzheimer.
Quant à moi, j'ai fait mon devoir dans un livre que je viens d'éditer chez L'Harmattan[5] (dont ci-joint un document de présentation) où, invitant à délaisser le protocole chimique, j'appelle à la pratique d'une thérapie basée sur la science du cœur, une culture des sentiments que je nomme « bécothérapie », s'ajoutant à la musicothérapie par exemple. Résultat d'une expérience d'accompagnement d'une malade d'Alzheimer qui a duré plus d'une douzaine d'années, j'y donne des conseils utiles, ces trucs qui sont de nature à faire que le malade garde totale sa dignité et souffre le moins sinon point, ce qui est le vrai sens du verbe guérir.
C'est ainsi, je le crois, que se servent désormais au mieux les intérêts de nos chers malades vaincus par le naufrage de la vieillesse dans sa plus hideuse facette : le déclin cognitif, et ce sans les stigmatiser inutilement.
C'est ainsi que vous mènerez, ne serait-ce qu'au nom du principe de précaution, une politique de la santé en ce pays désormais bien plus postmoderne que moderne, surtout que la médication de l'Alzheimer s'avère onéreuse pour le budget national malgré son inutilité et, bien pis! sa nocivité désormais attestée au plus haut niveau des autorités médicales mondiales.
C'est ainsi que nous agirons, comme y appelait déjà un prix Nobel de médecine : Alexis Carrel[6] pour « la restauration de l'homme dans l'harmonie de ses activités physiologiques et mentales » ce qui amènera d'après lui à changer l'univers; « car l'univers modifie son visage suivant l'état de notre corps » !
 

Copie de la présente est adressée à Madame Michèle Delaunay,
Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et
de la Santé, chargée des personnes âgées et de la dépendance et
à Messieurs Jean-Yves Grall, Directeur général de la Santé et 
François Xavier Selleret, Diecteur général de l'Offre de soins 


[1] Peter J. Whitehouse with Daniel George : The Myth of Alzheimer's : What You Aren't Being Told About Today's Most Dreaded Diagnosis, St. Martin's Press, janvier 2008; traduit et préfacé par Anne-Claude Juillerat Van der Linden et Martial Van der Linden sous le titre : Le Mythe de la maladie d'Alzheimer. Ce qu'on ne vous dit pas sur ce diagnostic tant redouté. Edition Solal, décembre 2009.
[2] On peut retrouver le texte de l'exposé sur mon blog Tunisie Nouvelle République : http://tunisienouvellerepublique.blogspot.com
[3] Il n'est pas sans intérêt de rappeler, alors que l'état de démence du sujet âgé était considéré par la grande majorité des psychiatres comme habituel et lié à l'usure normale du temps, que c'est le professeur Emil Kraepelin qui a le premier individualisé la « maladie d'Alzheimer », lui donnant  le nom d'Aloïs Alzheimer (son employé en son laboratoire de Munich) dans son influent Traité de Psychiatrie. Or, certains soupçonnent celui qu'on considère comme le fondateur de la psychiatrie scientifique d'avoir agi ainsi moins par souci d'objectivité scientifique que de prestige pour son institution (et donc pour les inévitables retombées bénéfiques en apports de fonds de recherche), signalant la surprise d'Alzheimer lui-même de la rapidité avec laquelle cette atteinte a été reconnue et nommée comme une maladie distinctive par Kraepelin.
[4] Cette étude est publiée en ligne et dans l'édition de février 2009 de The Lancet Neurology. Cf. Natural News.com : Drugs Prescribed for Alzheimer's Disease Increase Mental Decline and Deaths by Sherry Baker, Health Sciences Editor Friday, January 16, 2009, http://www.naturalnews.com/025345.html    
[5]       Farhat OTHMAN, Guérir l'Alzheimer ! Manifeste hors poncifs, L'Harmattan 2012.
[6] Dans son ouvrage qui reste un classique du genre : L'homme, cet Inconnu, Plon, rééd. septembre 1999.