Mon manifeste d'amour au peuple 2/3
 




Mon manifeste d'amour au peuple 3/3


I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








Accès direct à l'ensemble des articles منفذ مباشر إلى مجموع المقالات
(Voir ci-bas انظر بالأسفل)
Site optimisé pour Chrome

mercredi 4 avril 2018

Islamique radicalité 9

Homophobie : Requiem en Tunisie et en islam ?



Les récentes déclarations aux médias, étrangers et tunisiens, du chef du parti islamiste Rached Ghannouchi et de son plus proche collaborateur, Lotfi Zitoun, sur l'homosexualité, allant jusqu'à admettre finalement que c'est un type naturel de sexe, et donc devant être reconnu, ne doivent pas restées sans conséquence.
On voit bien qu'elles suscitent la vive opposition de certains des faucons du parti islamiste; mais on sait aussi que cela peut ne relever que d'une manœuvre machiavélique de la part du véritable animal politique qu'est M. Rached Ghannouchi, admirablement conseille, au reste, par les meilleurs stratèges américains en communication.
Aussi, les militants anti-homophobie, s'ils sont sincères et ne font pas uniquement du business de cette cause ou se leurrent en servant une stratégie occidentale laïciste déconnectée des réalités du pays, doivent saisir cette occasion pour engager au plus vite la bataille au parlement de l'abolition de l'article 230 du Code pénal.
Ils ne doivent déjà pas oublier que, de sources diplomatiques occidentales avérées, le chef du parti islamiste s'était engagé à voter ou laisser voter un projet de loi consensuel abolissant l'homophobie en Tunisie. Or, ce texte existe et il est reproduit ici. Je peux même assurer qu'il a rencontré l'appréciation de M. Ghannouchi, justifiant ses derniers propos.
Non seulement le gouvernement serait bien inspiré de le proposer sans attendre l'issue des travaux du projet de Code des Libertés, mais la société civile se doit de l'y pousser en anticipant sa défense dans les médias afin d'amener, à défaut d'action enfin  salutaire du gouvernement, que dix députés au moins s'en saisissent et le proposent au parlement.
Or, ce nombre minimum de députés ayant la capacité d'initiative parlementaire existe bel et bien; toutefois, les députés disent avec raison attendre que les premiers concernés que sont les militants amorcent en quelque sorte la pompe.
Pourtant, ces derniers ont hésité à ce jour par laïcisme et peut-être pour ne pas donner le beau rôle au parti religieux. Que veulent-ils donc au juste : qu'on en finisse avec l'homophobie en Tunisie, et partant en islam, ou qu'on continue à brimer les innocents qui ne font que vivre un type de sexe placé en eux par leur créateur?
Car l'islam n'a jamais interdit l'homosexualité; et cela a té définitivement prouvé. Il n'existe que du récit dans le Coran et aucun dire prophétique avéré; ainsi, ni Boukhara ni Mouslem n'en contiennent. En islam, l'homophobie est une création jurisprudentielle sous l'influence de la Bible par l'intermédiaire de ce qu'on appelait israilyet, la tradition judéo-chrétienne qui marquait l'imaginaire de la plupart des jurisconsultes musulmans.
De plus, le sexe arabe est bisexuel, et il l'est aussi dans notre société; on le voit bien quand on scrute l'intimité des Tunisiens qui sont loin d'être homophobes. De fait, l'argument du conservatisme social est un pur mensonge, ne traduisant qu'une fausse apparence, cette hypocrisie sociale générée par des lois scélérates imposées par des élites soucieuses de contrôler la société quitte à l'émasculer. On le verra bien avec l'abolition fatale des lois de la dictature encore en vigueur, quoique devenues nulles du fait des droits et libertés consacrés par la constitution. Car abolir l'homophobie aidera à toiletter l'inconscient collectif de nombre de blocages contraires au vivre-ensemble paisible, impératif catégorique en démocratie.
Voici le texte consensuel qui permettrait de faire le requiem de l'homophobie en Tunisie et en islam, autorisant une sortie rapide et digne de l'illégalité actuelle jalousement préservée par les homophobes et leurs complices objectifs. Or, l'article 230 du Code pénal est une véritable trinité honteuse, étant illégal, immoral et contraire à l'islam. Outre le fait qu'il est le pur reliquat de la colonisation. Alors, à quand la reconquête de la souveraineté nationale à ce niveau ?  

Abolition de l'homophobie

Attendu que l’homophobie est contraire aux droits de l'Homme et au vivre-ensemble paisible, à la base de la démocratie,
Attendu que l’orientation sexuelle relève de la vie privée que respectent et l’État de droit tunisien et l’islam,
Attendu que l’article 230 du Code pénal viole la religion musulmane qui n’est pas homophobe étant respectueuse de la vie privée de ses fidèles qu’elle protège ;
L’ARP décide :
Article unique
La vie privée étant respectée et protégée en Tunisie, l’article 230 est aboli.

 مشروع قانون في إبطال تجريم المثلية

حيث أن كراهة المثلية مخالفة لحقوق الإنسان في حياة مجتمعية آمنة، وهي أساس الديمقراطية؛
وحيث أن التوجه الجنسي للبشر من حياتهم الخصوصية التي تضمن حريتها دولة القانون والإسلام؛
وحيث أن الفصل 230 من القانون الجنائي يخرق الإسلام وينتهك تسامحه، إذ لا كراهة فيه للمثلية لاحترامه لحرمة الحياة الخاصة للمؤمن وضمانه التام لها؛
فإن مجلس نواب الشعب يقرر ما يلي :
فصل وحيد 
نظرا لأن الحياة الخصوصية محترمة ومضمونة دستوريا بالجمهورية التونسية، لذا، أُبطل الفصل 230 من القانون الجنائى.  


Publié sur le magazine Réalités
n° 1684 du 6 au 12/4/2018