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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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mardi 19 avril 2016

Salafisme profane 3

Pour un enseignement scientifique du Coran




D'après le ministre des Affaires religieuses, qui l’annonce en marge d'un séminaire tenu a Mahdia, les écoles, collèges et lycées ne fermeront pas cet été et dispenseront des cours de religion. Ce serait ce qui aurait été convenu entre son ministère et celui de l'Éducation nationale.

Le non des salafistes profanes

D'aucuns, parmi les laïcistes, ceux que je qualifie volontiers de salafistes profanes, sont tout de suite montés au créneau, dénonçant la transformation de nos établissements scolaires en écoles coraniques. Or, il n'en sera rien, car ils resteront des lieux d'éducation républicaine.

Il s'agira tout juste de prendre en charge des cours de religion, et d'arabe aussi, puisque la meilleure école pour notre langue reste le Coran, pour aider nos enfants à mieux connaître leur religion et maîtriser un peu plus leur langue.

C'est du moins l'esprit premier de cette initiative qui doit être encouragée si l'on ne fait pas en sorte de la dévier de son sens originel. Or, c'est à quoi aboutiront les réactions à l'emporte-pièce ci-dessus signalées.

En effet, qu'on le veuille ou non, la Tunisie est un pays dont la religion est l'islam; c'est la Constitution qui le dit. Aussi, on ne peut se désintéresser du l'islam et de l'usage dévergondé que certains en font.

Par conséquent, il appartient à toutes les consciences honnêtes de rappeler que l'islam n'est pas qu'un culte et qu'il est possible et même impératif de révolutionner son étude en revenant au riche legs de notre culture dont l'audace, y compris dans le domaine strictement religieux, surprendrait plus d'un religieux aujourd'hui supposé modéré.

Bien évidemment, pour être utile, l'accord en question doit confier les cours non pas à des imams, mais au personnel de l'Éducation nationale ou même de l'Université; et on ne compte pas mal de brillants humanistes spécialistes de la civilisation islamique.

Car c'est de la culture de l'islam qu'il s'agira en premier et non de culte qui n'est qu'affaire privée en islam pur, n'ayant point à investir le domaine public. C'est la saine interprétation de l'islam qui l'impose.

Sortir de la confusion des valeurs

Doit-on rappeler ici que la confusion actuelle entre domaine privé et domaine public a défiguré l'islam qui fut une foi des lumières en l'amenant aux turpitudes actuelles, le transformant en religion obscurantiste ? Souhaite-t-on un islam daéchien en Tunisie ?

Pourtant, certains se croient autorisés, de bonne ou de mauvaise foi, de mélanger les deux domaines au prétexte que l'islam est à la fois une religion et une culture. Or, justement, c'est l'islam lui-même qui fait la distinction que nous rappelons, réservant la foi au domaine privé — où nul n'a le droit d'intervenir dans le rapport direct entre Dieu et sa créature —, et le domaine public où la religion n'a pas droit de cité, étant réservée à l'au-delà.

Ceux qui font un tel mélange embrouillent notre foi, créant une terrible confusion axiologique; ce faisant ils ne relèvent pas de l'islam authentique, car ils y créent une église et une synagogue qui n'ont nulle place en islam vrai. Qu'ils révisent donc leurs fondamentaux !  

Au final, si l'on veille éthiquement à assurer des cours de qualité scientifique tout en les encadrant par des activités culturelles de nature à éveiller l'esprit et le corps, on ne fera qu'honorer l'islam des origines qui est un véritable art de vivre, magnifiant l'esprit libre dans un corps sain.

C'est cela l'islam, du moins l'islam tunisien qui a toujours été original, puisant non seulement dans une tradition pour l'essentiel soufie, mais aussi dans le meilleur de la raison humaine, étant rationaliste et œcuménique.

Et c'est bien cet islam qu'il nous faut cultiver pour l'honorer en même temps que la Tunisie en ces temps de turpitudes généralisées.

Publié sur kapitalis