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jeudi 20 août 2015

Recettes terroricides 3

La liberté du voile intégral impose celle du nu intégral *
N.B. Les photos illustrant l'article sont de Lehnert et Landrock, authentiquement tunisiennes. Prudes s'abstenir !





         On nous dit de plus en plus que le voile, surtout le voile intégral, relève de la liberté personnelle et qu'on ne peut l'interdire dans un pays de droit soucieux de garantir les libertés. On oublie toutefois de tirer la conséquence logique d'un tel droit, soit le droit opposé de se dévoiler, y compris intégralement.

La logique de la nudité nullement obscène


         C'est à cette logique qu'on doit être attentif si on veut vraiment agir utilement pour le vivre-ensemble démocratique qui suppose  simultanées les libertés de se couvrir et de se découvrir.
      C'est que le voile, comme le vêtement en général, emporte une symbolique traduisant une faiblesse psychologique que la contrariété est de nature à transformer en fêlure, installant une psychose et impliquant un mécanisme de défense quasiment infantile, en tout cas irrépressible, étant supposé synonyme de sauvegarde de l'intégrité sinon physique, du moins mentale.   
        
         Pour cela, s'agissant de l'habitude qui se répand de plus en plus du voile à tort qualifié d'islamique alors qu'il est plutôt chrétien, une politique d'interdiction ne ferait que maximiser l'agression ressentie par nos nonnes musulmanes.

         Par conséquent, la meilleure parade est d'encourager le dévoilement, allant jusqu'à accepter le nu intégral qui n'est nullement obscène sauf dans les têtes obsédées de sexe. Or, le peuple tunisien, dans sa majorité, n'a nul complexe à ce sujet.


         À quand donc une association naturiste en Tunisie ?

Le vêtement en symbole de résistance au changement 

         On n'y pense pas assez, mais nos vêtements ont une symbolique qui n'est pas négligeable dans l'indication de notre capacité au changement, à l'accepter ou à y résister. Ils indiquent même parfois un refus farouche d'un changement paraissant fatal, étant dans l'ordre des choses, nécessaire dans la vue humaine, ainsi qu'il l'est dans la nature. 

         Dans la psychanalyse des rêves (p. 36), Angel Garma démontre comment le vêtement représente une sorte de membrane foetale. Il note aussi que changer de vêtements, c'est changer de peau, changer de parents.

         D'ailleurs, dans la plupart des oeuvres — sinon toute la littérature — traitant d'utopies, comme l'Icarie de Cabet ou la Cité du Soleil de Campanella, l'habit a une place importante en ce qu'il symbolise et concrétise une volonté de régénération, le début d'une vie nouvelle.

         On y constate, à ce propos, une prédilection pour les vêtements amples et flottants, "à la manière de la Rome antique ou des Highlands" dit Mercier dans son Voyage au centre de la Terre où les hommes et les femmes sont habillés pareillement de ces habits flottants. Dans La Nouvelle Atlantide de Bacon, on porte des vêtements aux couleurs éclatantes et des turbans à la turque.  


         Peut-on imaginer un homme continuer à porter les fanfreluches de son enfance et même de l'adolescence? C'est ce qu'on voit, malgré tout, quand on se décide à répudier la vêture de son temps et de la majorité de ses concitoyens pour en adopter une autre censée être plus convenable, refléter une identité qu'on ne veut pas perdre, qu'on cherche à retrouver ou à afficher.

         C'est le cas du fameux qamis chez certains de nos garçons ou du prétendu voile islamique de nos filles qui est bien plus le voile des nonnes chrétiennes que des musulmanes. Au-delà de l'aspect carnavalesque, il traduit une fêlure psychologique que le rejet venant de l'entourage aggrave, faisant en sorte que de lubie passagère, cela aboutit à un attachement névrotique, semblable à celui du bébé au sein de sa maman avant le nécessaire sevrage. 

Le vêtement comme fuite d'un présent répudié

         Quand, en plus, le présent est dur à supporter, le choix d'un tel vêtement, malgré l'immaturité psychologique qu'il traduit, manifeste une réaction psychotique de protection contre un milieu qu'on refuse, car il agresse, ne serait-ce que parce qu'on ne s'y sent pas à l'aise, n'y ayant aucune valeur. Et on cherche une telle valeur dans la fuite que manifeste déjà le vêtement qui devient en quelque sorte une seconde peau qu'on voudrait nouvelle.

         Il est certain que c'est une pareille attitude de refus du présent et une volonté de régénération qui explique l'attachement des habitants d'Arabie à leurs robes, au-delà de l'explication consciente des conditions climatiques.

         Ces vêtements flottants à l'antique perpétuent certainement des usages arabes, mais aussi une tradition qui n'est pas propre aux Arabes. Ils symbolisent la continuité de la protection maternelle. Ce qui n'est pas pour étonner dans la psychologie arabe où la sentimentalité est une dimension cardinale du caractère. 

         Cette invagination du sentiment revenant à l'état de l'enfance traduit aussi une résistance à l'acceptation d'un présent hostile, comme un enfant refusant de grandir.

         Si l'attachement à sa vêture habituelle ou l'adoption d'une ancienne supposée de tradition représentent donc une résistance au changement et un refus de l'état présent, c'est que la prise d'un nouveau vêtement est chargée fortement d'un thème initiatique non négligeable. Quand ce vêtement symbolise la tradition, la geste des anciens, cela marque une volonté inconsciente d'accession à une vie nouvelle purifiée, une nouvelle naissance.

         Parallèlement, c'est le signe qui ne trompe pas de la vacuité actuelle de la vie de ces personnes, une vacuité abyssale qu'un simple masque suffit à remplir. Cela permet de mesurer aussi à quel point les dérives suite à ces premiers signes de trouble identitaire ne reposent que sur du vide qu'on remplit de préjugés.



         Ainsi n'a-t-on pas besoin de se demander combien il existe d'intégristes ayant des convictions arrêtées, des valeurs bien définies correspondant à ce qu'ils affichent et veulent refléter ! Il serait plus judicieux de s'interroger à quel point leur désarroi est immense qui les amène ainsi aux pires extrémités.

         Et de réfléchir un peu à ce fait que si la définition de leur pernicieux combat est toujours un montage par défaut, ne serait-il pas dans une certaine mesure une réplique au discours aussi manichéen que le leur, prétendant les combattre alors qu'il les nourrit ?

         C'est sur une telle mesure, combien même elle ne serait que minime, qu'une politique antiterroriste intelligente devrait intervenir pour maximiser ses effets.


Publié sur Al Huffington Post