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lundi 13 juillet 2015

Tunisie Postbourguibienne 6

Oui, pour la réconciliation, M. le Président, mais pour tous !



Le Président de la République, au cours d'un conseil des ministres du mardi 14 juillet,  a défendu son initiative pour une  réconciliation nationale, soutenant qu'il ne sert plus à rien de jeter les gens en prison juste du fait qu'ils avaient servi sous l'ancien régime, mais n'ayant pas nécessairement fauté.
La réconciliation ne doit pas être partielle
C'est sensé et c'est parler d'or si cela n'était pas limité au domaine économique et financier, ciblant surtout des pontes de l'économie qui, s'ils n'étaient coupables des turpitudes du système pourri de la dictature, n'en profitaient pas moins tout en assurant d'une manière ou d'une autre sa pérennité.
Ainsi, nombre de compétences avérées, dont les services du président sont au demeurant parfaitement au courant, continuent et continueront d'être exclues d'un tel effort louable de réconciliation puisqu'elles ne font pas partie du projet de loi présidentiel, taillé sur mesure pour les hommes et femmes d'affaires.
De vraies valeurs du pays, indépendantes et intègres, sont toujours écartées de son service pour de fallacieuses raisons se voulant juridiques, quand elles ne sont que machiavéliques.
Aussi continueront-elles de ne pas retrouver leurs droits légitimes, notamment celui de servir leur patrie, la justice qu'ils réclamaient et réclament en vain n'ayant point pour objet une quelconque réparation, mais juste le droit de s'acquitter d'un devoir sacré, celui de mettre leur compétence au service de leur pays en si piteux état.
Monsieur le Président serait bien plus crédible s'il commençait par rendre à ces victimes leur droit qui ne fait nul doute, sauf à être complice des pratiques détournées de l'administration de la dictature !
Le peuple ne doit pas être oublié
De plus, s'il est légitime de ne pas exclure les hommes et femmes d'affaires du service du pays, dégageant leurs responsabilités du système scélérat de la dictature, il ne faut pas moins commencer d'abord à songer au peuple, sa jeunesse surtout, qui continue à souffrir des lois liberticides du régime déchu.
De quel droit passer l'éponge sur les complicités, directes ou indirectes, objectives ou subjectives, des pontes de l'économie et de la finance sans avoir au préalable soustrait aux lois dont la scélératesse a été prouvée et dénoncée les gens de peu, la majorité de ce pays, et qui sont prioritaires, ne serait-ce que du fait de leur nombre ? 
M. le président a raison de dire que l'édification de la Tunisie de demain nécessite le concours de tous ses enfants ; or, si cela concerne les plus favorisés, cela doit impliquer surtout les moins favorisés, la Tunisie étant un peuple de zawalis.
S'il est effectivement temps de tourner la page, cela ne saurait se faire en maintenant l'arsenal répressif de la dictature en l'état. Avant même de passer la loi de réconciliation limitée aux privilégiés, il est impératif de délester le dispositif juridique de ses lois les plus injustes. 
Or, nulle intention politique ne semble patente en la matière à voir, par exemple, le honteux projet de réforme de la loi 52 sur les stupéfiants qui n'apporte rien de bien nouveau, aggravant même la mainmise de l'État sur la jeunesse du pays déjà par trop brimée.
Abolir d'abord les lois scélérates
Il est temps de dépénaliser totalement la simple consommation du cannabis comme c'est vivement conseillé par les instances compétentes des Nations Unes ! Il n'est que temps aussi d'abolir l'homophobie en Tunisie et tous les textes faussement moraux ! Rappelons qu'en cette dernière matière, un projet informel d'abrogation de l'article 230 existe qu'il suffit de valider.
Ces deux matières emblématiques sont suffisantes pour démontrer les réelles intentions du pouvoir, au service du peuple ou de ses propres intérêts.
Outre la consolidation de l'État de droit, elles permettront de démontrer la bonne foi de nos politiques et ce en tenant une parole qui les engage. Cela concerne le président de la République, s'agissant de la loi 52, et du chef du parti Ennahdha, s'agissant de l'article 230 du Code pénal.
Qu'attendent-ils donc ? Qu'on les traite de menteurs ? Nous avons trop de respect pour eux pour oser le faire !
Ils doivent juste savoir que l'argument des droits de l'Homme ne doit plus être dévergondé. Or, c'est le cas en en réservant le bénéfice à des parties déjà privilégiées de la société, excluant la majorité du peuple qui rejette un système juridique que son Coup du peuple a justement mis à bas.
      
Publié sur Al Huffington Post