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samedi 4 octobre 2014

De la patrie à la matrie 7

Le défi de l'acquis démocratique des élections




C'est doublement jour de fête aujourd'hui en Tunisie : la fête du sacrifice et celle du démarrage de la campagne électorale pour les législatives.
Toutefois, la fête religieuse est triste cette année, ne serait-ce que parce que le geste d'égorger le mouton, démultiplié par les citoyens travers toute la République, ne peut manquer d'évoquer l'horreur qui nous vient d'un Orient où on égorge des êtres humains au nom l'islam.
Vers des élections truquées ?
La fête civile l'est aussi après la mascarade des parrainages et l'incapacité avérée de l'instance chargée de veiller à l'indépendance des élections à y faire face. Cela annonce un résultat truqué des élections.
C'est ce qui fait que le zeitounien soufi Farid Béji n'hésite pas à émettre une fatwa pour  boycotter des élections contraires aux règles morales de l'honnêteté et la transparence.
Il faut dire que l'ISIE relève d'un système où il lui est difficile d'honorer ses obligations d'indépendance. Elle a été placée selon un équilibre politique issu de la précédente élection qui ne fut pas, comme on la sait maintenant, parfaitement vertueuse. Aussi, les actuelles élections ne le seront pas non plus.
On l'a déjà vu, bien avant la rigolade des parrainages, avec l'inscription sur les listes électorales. En effet, pour prendre juste un exemple, on est en mesure de s'attendre à toutes sortes d'irrégularités quand on est incapable de reproduire sur ces listes le nom de ceux qui s'étaient inscrits pour la précédente élection, puisque nombre d'inscrits régulièrement en 2011 ne se sont pas retrouvés sir les listes actuelles. Et même ceux qui se sont manifestés pour rectifier l'erreur ou supposée erreur ne sont pas toujours arrivés à leur fin.
Des élections au résultat pondéré !
De fait, tout porte à croire que comme la volonté politique était de dégager une coalition autour d'Ennahdha lors de l'élection de 2011, une volonté similaire entend porter au pouvoir lors des prochaines élections une nouvelle coalition, mais cette fois-ci autour de M. Béji caïd Essebsi auquel la présidence serait assurée.
On a vu le dirigeant d'Ennahdha et son plus fidèle allié Moncef Marzouki tenter de plaider leur cause aux États-Unis. De fait, l'ami américain qui agit chez nous comme la fée penchée sur le berceau du nouveau-né de la démocratie pense désormais que le fair-play politique exige le retour de balancier vers les séculiers. Les religieux et leurs alliés prétendument laïques ayant échoué d'apporter la stabilité au pays, ce sera le tour des modernistes, quitte à recruter dans le personnel de l'ancien régime. On assure qu'il s'agira surtout du retour des compétences ayant servi en toute indépendance sous l'ancien régime, bien loi de servir l'ancien régime qui aura profité de leur compétence.
Cette analyse apparemment lucide et assez et objective se veut aussi équilibrée en ce sens qu'elle entend dégager un paysage politique dont Nida Tounes sera certes l'épicentre, mais sans pouvoir gouverner seul toutefois, l'apport de forces extérieures étant nécessaire. L'objectif est bien évidemment de forcer une nouvelle expérience d'alliance, entre le parti de M. Caïd Essebsi et celui de M. Ghannouchi, qui reste une carte maîtresse dont les Américains veulent épuiser d'abord tous les bénéfices. Aussi verra-t-on juste les quelque 37% des voix d'Ennahdha d'octobre 2011 changer de camp.
Aussi, si choix il y a, il se fera à la marge, au niveau des taux de voix revenant aux uns et aux autres. Il s'agira moins d'élections truquées que pondérées par l'impératif da la stabilité future du pays où bien plus encore que le peuple, certaines élites on besoin d'évoluer en matière de démocratie qui est d'abord un vivre-ensemble. Cela étonne-t-il quand on sait que le trucage et la fraude n'épargnent même pas les élections des pays les plus démocratiques?
À l'ISIE de sauver l'honneur
Il reste à l'ISIE de démontrer malgré tout sa bonne foi de vouloir agir au mieux dans le sens de l'honnêteté avec les contraintes qui s'imposent à elle.
Il lui faudra, tout d'abord, renoncer au leurre de l'encre sympathique qui n'a aucun intérêt pour la sincérité du vote, ne servant que les intérêts de ceux qui la commercialisent. Ce sera la première preuve de son indépendance vis-à-vis de ces intérêts qu'on a vu téléguider les élections dans les pays arabes, imposant partout leur prétendue encre indélébile.
Une seconde preuve serait de contrarier les volontés ingénieuses de cette fraude classique consistant à utiliser des photocopies de bulletins officiels lesquels seraient distribués précochés à des fraudeurs. Une parade pourrait consister à numéroter les bulletins à retirer et de vérifier ce numéro lors du dépôt dans l'urne. Une bien meilleurs serait que le président du bureau, sous le contrôle des observateurs, se charge de mettre un cachet officiel sur tout bulletin retiré, de vérifier sa présence avant la mise dans l'urne en confirmant la validité du pays avec le même cachet une seconde fois.
L'idéal, bien sûr, aurait été de déroger à cette aberration et illogique règle du vote secret, car si elle peut se justifier en Occident, elle n'a aucune valeur dans notre culture et est source de fraudes. En effet, qu'a-t-on à cacher en votant? C'est un acte noble et o doit assumer un choix dont on ne fait d'ailleurs pas mystère généralement.
C'est juste imiter ce qui se fait ailleurs que de garder cette règle parmi d'autres dans le code électoral qu'il urge en tout cas d'amender au plus tôt pour tenir compte de nos spécificités.
Et bien évidemment, il restera la neutralité avérée des participants au dépouillement et des observateurs présents. Sans mettre en doute leur sens de l'honneur, disons que lorsque le sort du pays avec ses institutions pérennes découle d'un accord politique entre les deux forces en présence, on ne doit pas s'étonner que l'honneur du pays soit prioritaire à toute autre forme d'honneur. C'est d'un devoir patriotique qu'il s'agira, celui-là même qui a résumé l'élection passée, la première dite libre en Tunisie. Les élections actuelles ne seront guère meilleures, mais certainement moins pires. Elles auront à relever le défi d'un compromis qui serait véritablement historique s'il réussit magnifiant le consensus à la tunisienne ou la Compétensuelle comme forme originale de gouvernement.
À cela, pour l'intérêt suprême de la patrie, MM Caïd Essbesi et Ghannouchi auraient donné leur accord au parrain yankee. Or, tout patriote ne peut que souhaiter le salut de la Tunisie en ces temps fort troubles.