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samedi 31 mai 2014

D'opéra-bouffe à po(l)ét(h)ique lyrique 2

Visite en Tunisie de Mohamed VI : calculs et faux calculs





La visite du souverain marocain en Tunisie, dont les voyages hors de son royaume sont assez rares pour être remarqués, suscite nombre de commentaires et de supputations. L’observation la plus en vue est qu’il s’agirait d’un coup monté par M. Marzouki en une manœuvre de diversion pour retrouver quelque crédit et contrecarrer le sort qui lui semble contraire.

Une telle analyse serait juste si elle ne faisait pas du souverain chérifien un pion d’une stratégie où il tiendrait toujours à se placer en pièce maîtresse.

Aussi, si coup il y avait, il serait plutôt l’œuvre du Maroc qui chercherait à développer une stratégie ou le président provisoire tunisien serait le pion.

On connaît d’ailleurs les liens de M. Marzouki avec le royaume, ce qui pourrait jouer en faveur de la thèse qu’il n’avait rien à perdre dans un éventuel marocain en Tunisie où il feindrait, comme dit le poète, d’être l’instigateur de ce qui le dépasse.

De quoi s’agit-il, au vrai? Le Maroc, en tant que puissance régionale, entend jouer sa partition en Tunisie et ne pas laisser libre cours à l’autre puissance concurrente qu’est l’Algérie bien mieux située que lui par rapport à la Tunisie.

On sait, par ailleurs, que le royaume chérifien est l’allié fidèle des États-Unis au Maghreb, dans tout le monde arabe même, et que les Américains sont incontournables chez nous depuis le Coup du peuple. Qu’est-ce à dire sinon que la supposition est forte d’une initiative américaine en Tunisie, relayée par le Maroc et que Moncef Marzouki serait chargé de mettre en musique pour lui donner apparence indigène?

Une telle entreprise ne saurait ne pas être liée aux relations étroites entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, d’une part, et du royaume wahhabite et le Maroc d’autre part. Les visites de haut niveau se sont, au reste, multipliées et continuent entre les deux royaumes revendiquant une suprématie au moins spirituelle sur le monde arabe.

Alors faut-il s’attendre à une initiative du président provisoire au lendemain de la visite du roi? Tout porte à le croire, en une sorte de tentative de redistribution des cartes dans un jeu actuellement bloqué. Ce dernier dessert au plus haut point le président provisoire qui est ainsi sommé d’agir, quitte à risquer de tout perdre, pour garder une chance de rebondir en gagnant dans une nouvelle partie qu'il lancerait.

Il reste à savoir dans ces calculs et faux calculs lesquels serviraient vraiment la stabilité du pays, mot d’ordre dans toutes les bouches, le plus souvent répété et le plus facilement contrarié par des initiatives inappropriées. Wait and see !


Mise à jourCet article ayant été écrit dans la matinée, sa teneur se trouve confirmée par l'annonce qui vient d'être faite à l'instant concernant un différend entre le roi et Marzouki : ce dernier aurait refusé l'initiative du roi. Elle aurait supposé sa démission.