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dimanche 2 mars 2014

Mare nostrum 2

Monsieur Renzi, soyez le paraclet politique de la Méditerranée ! *
* Traduction italienne de Giacomo Fiaschi en fin d'article 



Monsieur le Président du Conseil,

Vous avez choisi pour votre première visite officielle hors de votre pays de venir dans le mien; le privilégiant ainsi à Bruxelles et Berlin, vous rompez avec la tradition de vos prédécesseurs. Et vous démontrez votre originalité politique, le souffle nouveau que vous insufflez en politique. 
Vantant votre talent et votre tempérament de gagneur, on vous crédite d'une volonté rénovatrice entendant refonder votre famille politique et revitaliser la politique italienne. C'est l'écho au nord de la Méditerranée de ce à quoi s'applique sa rive sud comme transfiguration du politique.
Soyez donc le bienvenu en ce pays dont le peuple voue pour le vôtre une tendre amitié. Savez-vous que la cote d'amour de l'Italie en notre pays est encore plus grande que celle pour l'ancien protectorat ? Elle est le fait des masses humbles, non seulement des élites et des classes éduquées; et elle grandit dans les rangs des jeunes. Ceux-ci usent bien plus couramment de l'italien que du français, regardent souvent votre télévision et apprécient plutôt vos produits ainsi qu'ils adorent vos talentueuses équipes de football.
Assurément, vous savez à quel point les liens entre nos deux pays sont étroits, à l'image de nos frontières si proches, si unies, géographiquement, sociologiquement et culturellement, même si elles sont aujourd'hui désunies idéologiquement. Or, c'est à tort qu'elles le sont encore. En cela, vos prédécesseurs n'ont fait que plier devant les diktats d'une Europe autiste. Aussi, permettez que je salue votre ambition de faire force de volonté pour amener votre pays à regarder enfin vers notre mer commune et votre détermination à recentrer la politique de votre pays sur la Méditerranée, en faire l'élément central de la diplomatie de Rome.

Monsieur le Président du Conseil,

Votre pays et tout le continent européen sont à la veille d'élections cruciales, et on s'attend à une flambée xénophobe qui sera aussi europhobe dans certains pays; dans le vôtre, cette défiance sera probablement très virulente. Car l'Italien, citoyen méditerranéen, sait mieux que quiconque que sa destinée est d'abord méditerranéenne et que la politique européenne, y compris migratoire, y est suicidaire.
Vous êtes juriste, spécialiste en marketing net vous ne vous laissez pas avoir par le marketing des droites extrêmes ni ne cédez au marketing électoral détournant l'attention des problèmes réels vers le bouc émissaire d'un immigré fictif. Car vous savez bien qu'il n'y a plus d'immigrés depuis longtemps; il n'y a que des expatriés, des gens qui bougent. Si en Europe, on agite encore l'épouvantail immigré, celui-ci n'existe que dans la tête de ceux qui l'agitent. S'il y a des clandestins, c'est pour cause d'absence de la possibilité de circulation légale sans restrictions ni affronts. Aujourd'hui, la marque de notre époque est la circumnavigation; il n'y a que des voyageurs, commerçants d'hier, puisque dans le vocable commerce, il y a toutes les variétés d'échanges, y compris amoureux.
Vous êtes maire de la capitale de la belle région de Toscane, et vous connaissez mieux que quiconque l'importance du commerce et des échanges marchands, les commerçants du popolo ayant été à l'origine de l'essor de Florence, en faisant le berceau de la Renaissance. C'est ce qui ne se fait plus en Méditerranée avec la fermeture des frontières qui, de plus, ne combat pas la clandestinité, mais la crée. Elle retient ceux qui sont chez vous, les empêchant de partir sans pouvoir empêcher ceux qui sont chez nous de partir vers vous. Peut-on résister à telle forme d'amour ?
Ils n'iraient pas en Italie s'ils ne l'aimaient pas ceux qui meurent entre nos frontières, victimes chaque jour de l'holocauste moderne dénoncé par une voix de justesse de vos compatriotes, maire de Lampedusa ! Ce faisant, ils ne cherchent pas nécessairement à s'y installer; ils ne font que survivre à leur façon; c'est leur manière de défendre leur droit au travail, ce même droit dont vous entendez faire la cause majeure de votre parti.
Certes, le monde — et plus particulièrement l'Europe — est en crise; celle-ci vient du fait que l'on continue à vivre sur des schémas d'un monde fini et qu'on refuse de prendre les réformes nécessaires. Et ce non seulement sur le plan interne des États, mais aussi des rapports internationaux dans ce lac commun en un monde devenu un immeuble planétaire. Or, si l'on osait se libérer du mythe de l'immigration, on verrait que la crise est juste dans les têtes, un monstre commode pour ne rien tenter, non seulement par paresse intellectuelle, mais aussi par égoïsme et conformisme.

Monsieur le Président du Conseil,

La Tunisie et déjà un partenaire privilégié pour l'Italie; mais c'est aussi tout le Maghreb devenant démocratique qui le sera encore plus, comme l'a été et le redeviendra la Libye; et grâce aux rapports étroits tuniso-libyens, cela peut reprendre dès aujourd'hui. Or, les rapports économiques et humains tuniso-italiens seront encore plus étroits et plus fructueux dans un espace démocratique de liberté.      
Il ne sert à rien de donner des crédits à la Tunisie espérant le développement d'emplois stabilisant la population en place; le monde est à la circulation, la circumnavigation. La meilleure façon de créer des emplois, de permettre le maintien des populations dans leurs patries, c'est de leur permettre de voyager, de créer et d'innover. C'est même le b.a.-ba de la doctrine libérale. 
Les dimensions de la Tunisie font que ses besoins sont insignifiants par rapport aux moyens de ses partenaires. Que sont les besoins de la Tunisie ? Une bagatelle par rapport à la capacité financière et d'investissement de ses partenaires qui ont bien plus à y gagner en termes de stabilité et de viralité démocratique. Que représente la communauté tunisienne en Europe et quel est le poids des problèmes qu'elle pose ? Pratiquement rien; ce qui autorise de tenter avec cette communauté qui a prouvé sa maturité politique une courageuse politique de frontières ouvertes. C'est donner, du même coup, la meilleure garantie à la stabilisation à la démocratie naissante en Tunisie.

Monsieur le Président du Conseil,

Au Moyen Âge, votre ville était arrivée à imposer sa monnaie à l'Europe. Osez aujourd'hui initier avec la Tunisie une nouvelle politique migratoire enfin sensée et elle finira par s'imposer à l'Europe comme ce fut avec le florin. La libre circulation rationalisée dans un espace de démocratie ne fera pas que vider votre pays de ses clandestins, initiant un essor certain aux projets entre les deux rives de la Méditerranée. Car ce sont toujours les hommes les meilleurs créateurs des richesses; autant ils bougeront et circuleront librement, autant les richesses augmenteront, les profits aussi. C'est ce qui a fait le succès de votre ville dû pour l'essentiel à ses hommes, commerçants, marchands, changeurs et banquiers.    
Alors, osez innover, prenez des risques et plaidez une nouvelle donne en notre lac commun. Pariez sur la Tunisie, son modèle et l'intelligence de son peuple et proposez la création avec lui d'un espace de démocratie commençant par une libre circulation humaine sous visa biométrique, respectueux des réquisits sécuritaires, en préalable à une future adhésion tunisienne à l'Europe. Car la Tunisie et tout le nord de l'Afrique font partie de l'Europe; déjà Hegel l'assurait et cela ne suscitait hier aucun doute; mais aujourd'hui, on rompt avec l'intelligence et on cède à la facilité. Celle-ci ne serait qu'ineptie si elle n'était criminogène.
Oui, M. Renzi, démontrez par les actes que vous ne vous ferez pas dicter votre ligne de conduite par Bruxelles, y compris en matière de gestion migratoire. Vous avez bien démontré l'exception italienne qui ose dénoncer l'Europe faite de virgules et de pourcentages. Osez donc lui dire aussi que la Méditerranée ne peut se réduire à des drames humains quotidiens bafouant ses valeurs et son humanité; votre  contribution ne sera pas seulement nécessaire, mais aussi salutaire. Car si l'Europe n'existe pas sans l'Italie, elle n'existera plus sans Méditerranée paisible. Or, la politique migratoire insensée continuant, l'Europe est en train d'installer durablement la guerre et l'insécurité à ses portes; les ferments de la haine et de l'ignominie sont déjà là, et ils sont pour l'essentiel de son fait.
Un espace de démocratie avec une circulation enfin reconnue aux humains, au même titre qu'aux marchandises, donnera un coup de fouet à l'économie au sud comme au nord de la Méditerranée et rendra sa compétitivité aux entreprises italiennes, aidant à sortir nos pays du marasme économique qu'il connaît. En Tunisie, l'Italie conquerra alors d'autres secteurs que ses habituels domaines d'activité dans l'alimentaire et le vestimentaire. Et quelle longueur d'avance elle aura ainsi sur la concurrence, sans parler du prestige dont profiteront immanquablement les cinquante-cinq mille entreprises italiennes présentes en Tunisie ! Ainsi, le spectre actuel de la viabilité des entreprises italiennes présentes dans notre pays ne sera que du passé grâce aux retombées assurées sur l'économie et le commerce de la libre circulation humaine rationalisée telle que j'y appelle.
Monsieur Renzi,

Le monde a changé et continue de changer. Il ne suffit plus à l'Italie d'offrir des crédits à la Tunisie pour soutenir ses petites et moyennes entreprises. Il faut rompre avec la politique d'autisme européenne. Osez l'édification d'un espace méditerranéen de démocratie et vous forcerez l'Europe marchant sur la tête à changer sa folle politique de gribouille. Car le salut de l'Europe est au sud, le sien propre, mais aussi celui qui commence avec la Tunisie, une démocratie qui ne se stabilisera que grâce à une Europe revitalisant une Méditerranée transformée en cimetière.
Comme vous avez eu la lucidité et le courage de faire le diagnostic du mal rongeant votre famille politique, permettez que je vous paraphrase en disant qu'une certaine Europe a vécu, qu'il est temps d'opérer des coups francs dans les dogmatismes de sa politique migratoire, faute de quoi l'Europe et l'Occident ne seront plus fréquentables.  
Hier, j'ai demandé à Madame l'ambassadrice de l'Europe en Tunisie au nom du peuple tunisien ce qui s'assimile à une assistance à démocratie en péril. Ce fut en vain. Elle ne semble pas avoir votre détermination à ancrer votre pays dans son milieu naturel, l'espace méditerranéen. La vôtre est légitime et est à saluer; faut-il que cet espace ne soit pas un ersatz de l'imposture que fut l'Union pour la Méditerranée, ne devant pas être centré sur des politiques purement économiques et sécuritaires.
De méchantes langues disent que vous seriez plus enclin à la formule qu'à l'action, aux slogans qu'aux idées. Prouvez en Tunisie qu'il n'en est rien et proposez le New Deal  du siècle 21; votre nom sera celui du politique organique, le politique compréhensif, premier politique européen postmoderne.
Dès votre arrivée au pouvoir, vous avez commencé à réformer votre pays; on dit que vous affectionnez de surprendre pour vous imposer. Usez de la même stratégie, surprenez les cénacles européens endormis dans leur monde fini, osez la libre circulation sous visa biométrique et défendez l'adhésion de la Tunisie en Europe. Alors, vous ne serez pas l'étoile filante dans le ciel politique de votre pays, mais le politique soleil d'Occident le réconciliant avec ses sources lumineuses d'Orient !
Monsieur Renzi,

Vous connaissez parfaitement bien la démocratie chrétienne; on vous dit même très croyant; vous savez donc mieux que quiconque que la religion chrétienne n'a pas toujours été compatible avec la démocratie. Comment pourrait-il en être autrement pour l'islam qui a été bien plus libéral que la tradition judéo-chrétienne et que reprend aujourd'hui l'intégrisme soi-disant musulman ?
Vous revendiquez courageusement une banalité affichée, et vous avez raison, car le roi clandestin de la postmodernité est l'homme sans qualité. On compte sur vous pour ouvrier une troisième voie en Occident; étendez donc votre talent à la Méditerranée en y initiant les Européens à la foi dans la solidarité véritable en une Méditerranée revenue à sa vocation initiale, celle d'un lac de paix, une mer vraiment commune. Soyez l'exemple politique du Christ en Méditerranée; faites qu'à force de foi dans la démocratie et l'altérité, l'on marche enfin en sûreté sur les eaux de la Méditerranée !
Et bon séjour en votre nouvelle terre de mission pour l'épiphanie d'une nouvelle Méditerranée, Monsieur Renzi; osez y être le paraclet politique postmoderne !



Signor Renzi, sia il paraclito politico del Mediterraneo!

Traduzione di 


Signor Presidente del Consiglio,


       Lei ha scelto il mio paese come mèta della sua prima visita ufficiale all’estero; nel privilegiarlo in tal modo a Bruxelles e a Berlino, lei rompe con la tradizione dei suoi predecessori. E dimostra così la sua originalità politica, facendo entrare una ventata d’aria nuova nelle stanze della politica.
Il suo talento e il suo temperamento di vincente sono talmente evidenti da accreditarle una volontà di rinnovamento indirizzata a rifondare la sua famiglia politica e a rivitalizzare la politica italiana stessa. E’ questo l’eco che giunge a nord del mediterraneo di quanto sta avvenendo al sud come trasfigurazione politica.
Sia dunque il benvenuto in questo paese il cui popolo nutre per il suo un’affettuosa amicizia. Lei sa che l’amore per l’Italia nel nostro paese è ancora maggiore di quello per l’ex protettorato? E’ un sentimento delle masse popolari, non solo delle élites e delle classi istruite; ed è un sentimento che sta aumentando nelle file dei giovani. Questi ultimi usano correntemente più l’italiano che il francese, guardano spesso la vostra televisione e preferiscono i vostri prodotti, così come adorano le vostre talentuose squadre di calcio.
Di sicuro lei sa quanto siano stretti i legami fra i nostri due paesi, a immagine dei nostri confini così prossimi, così uniti, sotto il punto di vista geografico, sociale e culturale, pur essendo, oggi, separati sotto quello ideologico, Adesso è a torto che lo restino. Sotto questo aspetto, i suoi predecessori non hanno fatto altro che piegarsi davanti al diktat dì un’Europa autistica. Mi permetta, pertanto, di dare il benvenuto alla sua ambizione di volontarismo perché porti il suo paese a volgere lo sguardo, finalmente, verso il nostro mare comune, e alla sua determinazione perché rimetta al centro della politica del suo paese il Mediterraneo, per farne l’elemento centrale della diplomazia di Roma.

Signor Presidente del Consiglio,

Il suo paese e tutto il continente europeo sono alla vigilia di elezioni cruciali e ci si aspetta un ritorno di fiamma xenofobo che sarà anche eurofobo in certi paesi; nel suo questa sfida sarà probabilmente molto virulenta. Perché l’Italiano, cittadino mediterraneo, sa meglio di chiunque altro che il suo destino è prima di tutto mediterraneo, e che la politica europea, compresa quella migratoria, in questo è suicida.
Lei è di formazione giuridica, specializzato in marketing corretto, non si lasci convincere dal marketing dei diritti estremistici e non ceda neppure al marketing elettorale che distoglie l’attenzione dai problemi reali per indirizzarla al capro espiatorio d’un immigrato fittizio. Perché le sa bene che da tempo ormai non ci sono più immigrati; non ci sono altro che degli espatriati, della gente che si muove. Se in Europa si agita ancora lo spaventapasseri dell’immigrazione, ebbene questo non esiste altro che nella testa di quanti lo agitano. Se esistono dei clandestini, tutto ciò è dovuto all’assenza della possibilità di circolare liberamente in modo legale, senza restrizioni né ostacoli. Oggi il logo della nostra epoca è la circumnavigazione; non ci sono che dei viaggiatori, commercianti d’ieri, perché nel termine commercio sono incluse tutte le varietà di scambio, comprese quello dei sentimenti.
Lei è il sindaco del capoluogo della bella regione Toscana, e conosce meglio di chiunque altro l’importanza del commercio e degli scambi delle merci, essendo i commercianti popolari all’origine dello sviluppo di Firenze, facendone la culla del Rinascimento. Cosa impossibile a farsi nel Mediterraneo con la chiusura delle frontiere che, oltretutto, non combatte la clandestinità ma, al contrario, la crea. Questa chiusura imprigiona quanti sono presso di voi, impedendo ad essi stessi di partire, senza poter impedire a quelli che sono da noi di partire verso di voi. Si può resistere ad un amore così grande?
Non andrebbero in Italia se non l’amassero quanti muoiono in mezzo alle nostre frontiere, vittime quotidiane dell’olocausto dei nostri giorni denunciato dall’invocazione di giustizia del suo compatriota sindaco di Lampedusa! Così facendo, non cercano necessariamente di installarsi; non fanno altro che cercare, a loro modo, di sopravvivere; è il loro modo di difendere il loro diritto ad un lavoro, questo stesso diritto per la tutela del quale lei intende portare avanti la maggior causa del suo partito.
Certo, il mondo intero -e più in particolare l’Europa- è in crisi; una crisi che deriva dal fatto che continuiamo a vivere secondo gli schemi di un mondo finito e che stiamo rifiutando di attuare le riforme necessarie. E tutto ciò non solo sul piano interno degli Stati, ma anche su quello dei rapporti internazionali in questo lago comune in un mondo diventato ormai un immobile planetario. A questo punto, se oseremo liberarci del mito dell’immigrazione, ci renderemo conto che la crisi esiste solo nelle teste, una tigre di carta utile per giustificare il fatto che non tentiamo di far niente, non solo per pigrizia intellettuale, ma anche per egoismo e conformismo.

Signor Presidente del Consiglio,

          La Tunisia è già un partner privilegiato per l’Italia; ma lo sarà ancor più tutto il Maghreb democratico, come lo fu e tornerà ad esserlo la Libia; e grazie ai legami stretti tuniso-libici, tutto ciò può cominciare a partire da oggi stesso. Adesso i rapporti economici e umani tuniso-italiani sono ancora più stretti e più fruttuosi in uno spazio democratico di libertà.
      Non serve a nulla dare crediti alla Tunisia con la speranza di mantenere la popolazione nei confini del territorio aumentando posti di lavoro; il mondo spinge verso la libera circolazione delle genti, la circumnavigazione. Il miglior modo di creare posti di lavoro, di permettere alle persone di poter rimanere dove sono nelle loro patrie, è quello di permetter loro di viaggiare, di creare e di innovare. E’ lo stesso abc della dottrina liberale.
      Le dimensioni della Tunisia fanno si che i suoi bisogni siano insignificanti rispetto ai mezzi dei suoi partners. Quali sono i bisogni della Tunisia? Una bagatella rispetto alle capacità finanziarie e d’investimento dei suoi partners che hanno ben più da guadagnare in termini di stabilità e di contaminazione positiva della democrazia. Cosa rappresenta in Europa la comunità tunisina e qual è il peso dei problemi che pone? Praticamente nulla; il che permette di tentare con questa comunità che ha dato prova della sua maturità politica con una coraggiosa strategia delle frontiere aperte. Cosa che equivale, nello stesso tempo, ad offrire le migliori garanzie per la stabilizzazione della nascente democrazia in Tunisia.

Signor Presidente del Consiglio,

         Nel Medio Evo, la sua città è arrivata ad imporre la propria moneta all’Europa. Osi dunque adesso a dare inizio con la Tunisia ad una nuova politica migratoria finalmente sensata che finirà per imporsi all’Europa come avvenne per il Fiorino. La libera circolazione razionalizzata in uno spazio di democrazia non farà che svuotare lo spazio del suo paese dei suoi clandestini, dando inizio ad uno sviluppo certo a progetti di collaborazione fra le due rive del mediterraneo. Sono sempre gli esseri umani i migliori creatori della ricchezza; quanto più saranno liberi di muoversi e circolare, tanto più la ricchezza aumenterà, e i profitti anche. E’ questo che ha fatto il successo della sua città, dovuto essenzialmente ai suoi cittadini, commercianti, mercanti, agenti di cambio e banchieri.
        E allora osi innovare, si assuma i rischi e promuova una ridistribuzione delle risorse nello spazio del nostro lago comune. Scommetta sulla Tunisia, sul suo modello e sull’intelligenza della sua popolazione, e proponga la creazione, con lei, di uno spazio di democrazia a partire da una libera circolazione umana, con visto biometrico, rispettoso dei requisiti di sicurezza, preliminare ad una futura adesione della Tunisia all’Europa. Perché la Tunisia e tutto il Nordafrica fanno parte dell’Europa; già Hegel lo riconosceva e ieri questo non suscitava nessun dubbio; ma oggi abbiamo rotto con l’intelligenza ed abbiamo ceduto alle lusinghe della facilità. Tutto ciò altro non è che inezia, se non addirittura criminogeno.
       Si, Signor Renzi, dimostri con i fatti che lei non si farà dettare la sua linea di condotta da Bruxelles, nemmeno in materia migratoria. Lei ha ben rappresentato l’eccezione italiana che osa denunciare un’Europa fatta di virgole e di percentuali. Osi dunque dirle anche che il Mediterraneo non può ridursi ai drammi umani quotidiani che si fanno beffa dei suoi valori e della sua umanità; il suo contributo non sarà solo necessario, ma anche salutare. Perché se è vero che l’Europa non può esistere senza l’Italia, è altrettanto vero che non potrà esistere senza un Mediterraneo pacifico. Ora sta continuando una politica migratoria insensata, l’Europa sta installando stabilmente la guerra e l’insicurezza alle sue porte; i fermenti dell’odio e dell’ignominia sono là, e ci sono proprio perché ci devono essere.
        Uno spazio di democrazia comprensivo di un diritto di circolazione finalmente riconosciuto agli esseri umani allo stesso titolo che viene riconosciuto alle merci, darà un colpo di frusta all’economia al sud come al nord del Mediterraneo e restituirà competitività alle imprese italiane presenti in Tunisia aiutando il nostro paese a uscire dal marasma economico che conosce adesso. In Tunisia l’Italia conquisterà altri spazi rispetto a quelli abituali dell’agroalimentare e dell’abbigliamento. E quale avanzamento enorme sul piano della concorrenza, per non parlare del prestigio di cui potranno approfittare le cinquantamila imprese italiane che, avario titolo, sono presenti in Tunisia! Così come lo spettro limitato della viabilità delle imprese italiane presenti nel nostro paese non sarà che un ricordo del passato grazie alle ricadute assicurate sull’economia e sul commercio prodotte dalla libera circolazione umana razionalizzata nel modo che ho descritto.

Signor Renzi,

        Il mondo è cambiato e continua a cambiare. Non basta più all’Italia offrire delle linee di credito alla Tunisia per sostenere le piccole e medie imprese. E’ necessario rompere con la politica dell’autismo europeo.  Osi dedicarsi alla costruzione di uno spazio mediterraneo di democrazia e riuscirà a forzare questa Europa intestardita in una folle politica fatta di scarabocchi. Perché la salvezza dell’Europa è a sud, e non solo la sua ma anche quella di una Tunisia che comincia a dar vita ad una democrazia destinata a stabilizzarsi solo a condizione che l’Europa rivitalizzi un Mediterraneo ridotto a un cimitero.
        Così come lei ha avuto la lucidità e il coraggio di fare la diagnosi del male che tormenta la sua famiglia politica, mi permetta di parafrasarla affermando che una certa Europa ha fatto il suo corso, che è arrivato il tempo di dare dei tagli netti ai dogmatismi della sua politica migratoria, per colpa dei quali l’Europa e l’Occidente diventeranno infrequentabili.
     Ieri ho chiesto all’ambasciatrice dell’Europa in Tunisia, a nome del popolo tunisino ciò che può tradursi in una richiesta di sostegno ad una democrazia in pericolo. E’ stato inutile. Non mi ha dato l’impressione di essere determinata, come lo è lei, ad ancorare il suo paese nel suo spazio naturale, lo spazio mediterraneo. La sua determinazione è legittima e benvenuta; bisogna che questo spazio non diventi il surrogato di un’impostura come lo fu l’Unione Per il Mediterraneo, evitando di concentrarsi su politiche meramente economiche e securitarie.
         Le male lingue dicono che lei sarebbe più incline alle parole che ai fatti, più agli slogans che alle idee. Dia la prova, in Tunisia che queste sono sciocchezze, e proponga il New Deal del XXI secolo; la sua reputazione sarà quella di politico organico, politico comprensivo, primo politico europeo postmoderno.
Sin dal primo giorno del suo arrivo al potere, lei ha cominciato a riformare il suo paese; si dice che le piace sorprendere per imporsi. Usi la stessa strategia, sorprenda i cenacoli europei sonnecchianti nel loro mondo finito, osi mettere in atto la libera circolazione con visto biometrico e difenda l’adesione della Tunisia all’Europa. In questo modo, lei non sarà la stella cadente nel cielo politico del suo paese, ma la politica solare dell’Occidente, riconciliandolo con le radici luminose dell’Oriente!

Signor Renzi,

       Lei conosce perfettamente la democrazia cristiana, si dice anche che lei è molto credente; lei sa dunque, meglio di chiunque altro, che la religione cristiana non sempre è stata compatibile con la democrazia. Come potrebbe essere diversamente per l’islam che è stato ben più liberale di quanto non lo è stata la tradizione giudaico-cristiana e che riprende oggi l’integrismo sedicente musulmano?
        Lei denuncia coraggiosamente una banalità di facciata, e ha ragione, perché il re clandestino della postmodernità è l’uomo senza qualità. Contiamo su di lei per aprire una terza via in Occidente; estenda dunque il suo talento nel Mediterraneo tornato alla sua vocazione inziale, quella di un lago della pace, un mare veramente comune. Sia l’esempio politico di Cristo nel Mediterraneo; faccia sì che, in forza delle fede nella democrazia e nell’alterità, si possa finalmente camminare sulle acque del mediterraneo!
       E buon soggiorno nella sua nuova terra di missione per l’epifania di un nuovo Mediterraneo, Signor Renzi, osi essere il paraclito politico postmoderno!

Traduzione di Giacomo Fiaschi

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