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I-SLAM : ISLAM POSTMODERNE








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lundi 2 juillet 2012

Un islam postmoderne 1

Invite au gouvernement : Pour un ramadan en modèle du genre !

Le mois du jeûne approche, et comme tout gouvernement, vous vous fixez des priorités pour en faire une totale réussite en termes d'approvisionnement du marché et de manifestations religieuses.
Mais n'oubliez surtout pas que ce mois sacré n'est pas seulement celui de la bombance et de l'ostentation dans le culte ! Il est d'abord et avant tout l'occasion pour un examen de notre conscience afin de vérifier si elle est bien en syntonie avec les valeurs cardinales de notre religion.
Quelles sont-elles ? Nombreuses, elles sont à la mesure de la richesse de notre belle religion. Nous en citerons deux des plus appropriées à ce mois béni.
D'abord, le respect d'autrui, notamment dans sa liberté, toute sa liberté, y compris de ne pas jeûner. Rappelons ici qu'une bonne et juste interprétation du Coran, contrairement à la conception restrictive que le fiqh a imposée, consacre la liberté du musulman de choisir de ne pas jeûner s'il estime ne pas le faire, s'acquittant des compensations légales prévues à cet effet. Faut-il que je cite pour cela les cas nombreux des Compagnons qui usaient sans vergogne de cette tolérance? Je ne vous ferai pas cette injure, car vous les connaissez tous, en concert de bons musulmans, ayant lu certains des incunables de notre culture islamique, comme le précieux livre d'Ibn Hajar الإصابة.
Laisser les bonnes âmes égarées d'un salafisme mal compris harceler leurs compatriotes, exigeant une discipline toute militaire d'un respect dévot de ce principe parmi d'autres de la religion, c'est faire montre d'une conception restrictive de notre religion, caricaturale et, bien plus grave encore, contraire non seulement à son esprit, mais aussi et surtout à sa lettre. Celle-ci se doit d'être enfin libérée du carcan d'une exégèse qui, pour s'être imposée à travers les siècles, n'est pas moins une interprétation parmi d'autres, certainement pas la plus fidèle à notre religion et à sa tolérance proverbiale.
Et ensuite, veillez au respect du droit de tout un chacun de ne pas se cacher dans son acception différente des préceptes de notre religion qui consacre le principe de la non-soumission du croyant à personne d'autre qu'à son créateur. Par conséquent, jeûner ou ne pas jeûner ne doit pas être une affaire de comportement public ou privé, mais une affaire strictement privée entre Dieu et sa créature.
Aussi, soyez encore plus vigilant que dans l'approvisionnement du marché à munir vos adeptes de l'argumentaire nécessaire pour contrer les dérives auxquelles on n'échappera pas dans les rangs les plus dogmatiques de vos partisans. Vous serez bien inspiré de leur rappeler que, bien plus que de discipline partisane, ils se doivent de faire montre de discipline religieuse, en s'inspirant de la spiritualité soufie qui est la seule véritable interprétation de l'esprit et de la lettre des vénérables maîtres du vrai salafisme. En effet, celui-ci est une reviviscence de l'esprit vrai de l'islam, un esprit d'amour et de tolérance, essentiellement. Les honorables maîtres salafis, comme Ibn Taymiya, ne leur vouaient-ils pas d'ailleurs le plus grand respect et une admiration sans bornes, les appelant les soufis de la vérité صوفية الحقائق ?
En termes de libertés, de tolérance et d'amour, l'islam serait-il moins tolérant que le christianisme et Allah moins clément et miséricordieux pour ses créatures que le Dieu des chrétiens? Je ne le crois pas, car l'islam est le sceau des prophéties et il incarne ce qu'il y a de plus sublime dans les autres messages monothéistes qu'il assume et confirme tout en en magnifiant les manifestations.
Votre responsabilité est donc grande, immense même. Ne faites pas mine de l'oublier; la politique aujourd'hui est une saine gestion de la religion, car notre religion est, dans le même temps, une foi et une politique, et ce dans le sens justement de pacte social basé sur l'amour divin pour ses créatures et la loi des frères entre les membres de sa communauté, cette fraternité musulmane si souvent chantée comme un slogan, mais se résolvant dans nos rues à une coquille vide.
Faites donc revivre l'écho de l'esprit éternel de l'islam, religion d'amour et jamais manifeste de haine ! Permettez à tous les estivants de nos belles plages, en portant machinalement les coquillages à leurs oreilles durant le prochain ramadan, d'avoir l'heureuse surprise d'entendre, et bien fort, non pas l'écho des vagues, mais celui de cet amour, l'hymne de l'ordre amoureux islamique, un ordo amoris islamicus !
Vous vous devez aujourd'hui de veiller sérieusement et scrupuleusement à instaurer pareil ordre amoureux, naguère chanté de la plus belle façon par les spiritualistes musulmans, en notre belle Tunisie Nouvelle République postmoderne se revendiquant d'un islam des Lumières, et ce dans le cadre d'une nouvelle pratique politique que je nomme compréhensive, relevant d'une transfiguration du politique, rompant avec sa conception à l'antique arrivée à saturation, d'un bien triste souvenir chez nous qui plus est.
Que ce mois saint soit donc historique, modèle du genre, en étant celui de la ferveur religieuse véritable, enfin libre et libérée des démons obscurantistes ! Amen.